Pour la première fois au Brésil, une notaire de Tupa a célébré l'union de 3 personnes au mois de mai dernier. L'avènement du « ménage à 3 » suscite pourtant de nombreuses controverses dans un des pays les plus catholiques au monde. La justice brésilienne étudie le cas pour savoir si le contrat d'union est légal.
Claudia do Nascimento Domingues, notaire à Tupa, à 430km de São Paulo, a conclu une union civile entre 3 personnes, 2 femmes et 1 homme, en mai dernier : « Ma fonction n'est pas de juger si cette situation est correcte ou pas. C'est quelque chose de nouveau, mais je ne l'aurais pas fait si la loi l'interdisait explicitement. Ils ont maintenant un document qui prouve qu'ils vivent comme une famille, pour lutter pour leurs droits, demander des assurances, etc. Mais je ne sais pas comment les juges brésiliens vont traiter la question ». L’information vient seulement d’être révélée par la BBC.
Seulement un an après l’autorisation du mariage civil entre 2 personnes de même sexe dans le pays, cette célébration bouleverse les groupes religieux, encore puissants dans un Brésil très catholique. L’opinion est elle aussi divisée : la justice du pays se demande si cette union a une quelconque validité.
Nelson Sussumu, de l’Ordre des avocats de São Paulo, spécialiste du droit de la famille, précise que le « ménage à 3 » ne peut être considéré que comme une « union patriarcale » et non comme un mariage civil à caractère juridique : en cas de rupture ou de décès, ce contrat peut être reconnu puisqu’il est légal, selon lui, pour l’héritage par exemple. Regina Beatriz Tavares da Silva, une autre avocate, se range elle du côté des opposants : « cette union est absurde et totalement illégale (…) qui va à l'encontre des valeurs brésiliennes et de la morale ». La justice brésilienne devrait se prononcer sur la légalité du « ménage à 3 » dans les semaines à venir.
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