"Nous proposons qu’après l’élection de 2014, le Parlement européen s’autoproclame Constituante [...] et rédige un projet de Constitution européenne [...]. Ce texte devra définir les principes d’une Europe fédérale et être bref. Il devra être approuvé par référendum dans tous les pays à la double majorité (majorité des États et des citoyens). Les États qui auraient voté “non” devront ensuite décider, toujours par référendum, s’ils restent dans cette nouvelle Europe fédérale ou s’ils en sortent." écrit Daniel Cohn-Bendit dans un ouvrage assez ennuyeux, cosigné avec l’ancien premier ministre libéral belge Guy Verhofstadt, paru en septembre 2012, Debout l’Europe !
Ainsi donc, Monsieur Cohn-Bendit demande aux peuples d’Europe de cautionner, ni plus ni moins, qu’un coup d’État, ce qui, dans le cas français, ne s’est pas vu depuis celui de Napoléon III, le 2 décembre 1851. En effet, les peuples, jamais consultés sur la Constitution européenne, le traité de Lisbonne, le Mécanisme européen de stabilité ou encore le TSCG, sont en droit d’être sceptiques et de ne pas croire un instant qu’on leur demanderait leur avis cette fois encore.
Notons que cette nouvelle Constitution serait prévue pour 2014… soit l’année qui verra la création du marché transatlantique, si les choses se passent comme l’espère le commissaire européen au commerce, Karel de Gucht.
Officiellement, cette extension du Marché unique européen aux États-Unis, voire à l’ALENA 1, a pour but de faciliter la sortie de crise et de s’opposer à la Chine (pourtant affaiblie par une démographie déséquilibrée et une croissance au ralenti). L’émergence d’une Europe postnationale et la mise en place d’un marché transatlantique aboutirait à la constitution du fameux G2, préconisé par divers think-tanks, Fondation Bertelsmann en tête. Tout tombe à pic !
Tandis qu’aux États-Unis, on parle de ce projet sur CNN, pas un mot dans les médias français. La classe politique hexagonale préfère épiloguer sur Gérard Depardieu plutôt que de révéler au peuple un projet qui aura d’énormes répercussions : désindustrialisation accrue, augmentation de l’immigration, compression des salaires, emprise atlantiste financière et militaire grandissante…
L’européiste Cohn-Bendit ne travaille pas à la puissance de l’Europe. Mais bien à sa soumission.
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