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Channel: ORAGES D'ACIER
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Comment se débarasser d’une chapelle encombrante…

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Vous savez, avec les bulldozers, il suffit parfois d’un pied qui glisse sur la pédale d’accélérateur, ou d’un conducteur un peu miro pour que des petits bijoux d’architectures soient purement et simplement réduits en poussières. C’est ainsi qu’il y a un an environ, la sacristie de la chapelle de l’hôpital Laënnec à Paris, classée monument historique, a malencontreusement été détruite. Une boulette que Allianz, le promoteur immobilier chargé de la reconversion du site a visiblement préféré ne pas ébruiter, ce qui explique que l’information ne soit relayée que maintenant. Quel petit cachottier ! 

Depuis le début du projet de transformation de l’ancien hôpital en résidence de standing, cette chapelle du XVIIIe siècle chiffonne visiblement le promoteur. Pensez donc ! Impossible de la décapsuler du terrain à cause de son classement aux monuments historiques et interdiction formelle de tripatouiller son aspect extérieur en vue d’uniformiser sa façade avec celles des nouveaux bâtiments. Pour l’inclure malgré tout dans le projet, bon gré mal gré, Allianz avait décidé de la transformer en salle polyvalente pour les habitants des nouvelles résidences. 

Une salle polyvalente, voilà un projet sympatoche ! Malheureusement, l’intérieur de ladite chapelle est aussi triste que son aspect extérieur. En effet, plusieurs personnes, dont le cardinal de La Rochefoucauld, fondateur de l’édifice, ont eu l’idée baroque de s’y faire inhumer. Bruncher ou danser sur des tombes, ça fait désordre, vous en conviendrez. Pour pallier ce petit désagrément, une dalle de béton a été coulée sur le sol de la chapelle, tombes incluses. Voilà qui fait plus propre, d’un coup ! 

Malheureusement, même avec un sol aseptisé, la chapelle continuait à faire tache dans le décor. Il faut dire qu’au vu des plans et des maquettes, peu de choses pouvaient s’harmoniser avec le projet sobrement baptisé « Paris 7 Rive Gauche », mis à part peut-être un Apple Store ou une fontaine d’eau de Javel. Mais bon, passons. Au milieu de ce « parc immobilier » dont le moindre mètre carré s’arrache à des prix mirobolants, la chapelle-polyvalente faisait effectivement figure de petit OVNI atterri ici par erreur. 

C’est donc par pure maladresse qu’un beau matin, la sacristie de la chapelle a été grignotée par les crocs redoutables d’un bulldozer plein de bonne volonté. Mais rassurez-vous : après s’être fait taper sur les doigts par les associations de défense du patrimoine, Allianz a promis de reconstruire la chapelle tout comme avant, en réutilisant les matériaux d’origine. À moins, bien sûr, qu’à force de jouer aux Lego avec les pierres de la chapelle, celle-ci ne finisse par s’écrouler pour de bon, libérant ainsi quelques mètres carrés supplémentaires non négligeables.


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