L'école des cadets cosaques de Ioujny, un quartier de Volgograd (ex-Stalingrad), a ouvert ses portes en 2009. Elle accueille des élèves qui devaient défiler au centre-ville, samedi 2 février, à l'occasion des 70 ans de la victoire de l'Armée rouge à Stalingrad, sous le regard du président Vladimir Poutine, attendu pour les cérémonies de commémoration. Ses élèves sont âgés de 7 à 17 ans. Le directeur de l'établissement, Vladlen – une contraction de Vladimir Lénine-Stratoulat, la cinquantaine, est fier de ses recrues et de leur taux de réussite au bac, qui atteint 90%. Grâce à cette formation militarisée, les adolescents comptent voir s'ouvrir les portes de l'armée, des services de renseignement ou de la police.
L'école est gratuite. "A part l'achat de la tenue de tous les jours, les familles n'ont pas un sou à verser, nous fournissons l'uniforme de parade, l'enseignement, l'éducation morale, le gîte et le couvert", explique Alexandre Nikolaevitch, le responsable de l'éducation.
Tout ou presque est financé par le ministère des nationalités et des Cosaques de la région de Volgograd.
Ouvert depuis 2009, l'établissement symbolise le renouveau cosaque. Près d'un siècle après leur élimination par le pouvoir bolchevique, ces farouches cavaliers, sollicités en 1571 par Ivan le Terrible pour garder les frontières de l'empire, ont repris du service.
La population russe, déclinante, ressent avec anxiété la poussée vitale des régions musulmanes du Caucase, les seules à afficher un taux de croissance positif. Les Cosaques se voient à nouveau en gardiens des steppes méridionales menacées par les hordes tatares. D'ailleurs, dans le hall du pensionnat, "les commandements du Cosaque" donnent le ton: "Aime la Russie car elle est ta mère et nul ne la remplacera" ou encore "Ceux qui marchent contre ta Patrie sont tes ennemis".
Vladimir Poutine s'appuie sur la bureaucratie, l'Eglise et les services de sécurité pour gouverner. Cela sied parfaitement aux Cosaques, chantres des valeurs patriotiques.
Pour Vladlen, le directeur, ancien pilote de l'armée de l'air, le retour aux valeurs traditionnelles, "spiritualité, morale, patriotisme", est un bienfait pour le pays, affaibli par le chaos qui a accompagné la fin de l'URSS.
Où vivront-ils plus tard? Tous répondent par la même phrase: "Sur la sainte terre de Volgograd."
Interrogé sur son futur métier, un élève répond: "Patriote."
"Nous cherchons à développer chez ces jeunes le sens de la fraternité. Ils sortiront de l'école avec l'amour de Dieu et de la terre russe chevillé au corps, ils respecteront la loi", insiste le directeur.