Une juriste et essayiste raconte dans un livre sa relation intime avec lui.
«Faire appel au merveilleux»
* Belle et Bête, Stock, mars 2013.
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Pas une fois n'apparaît le nom de Dominique Strauss-Kahn dans le livre que la juriste et chroniqueuse Marcela Iacub consacre à la liaison de sept mois qu'elle a entretenue avec lui. Le mot «cochon», quand ce n'est pas «roi des porcs», lui sert de pseudonyme. Le récit s'intitule Belle et Bête*. Cent vingt pages, un coup éditorial pour Stock - et, par ricochet, pour Le Nouvel Observateur qui publie ce jeudi les bonnes feuilles et une longue interview de l'auteur -, les répliques de DSK et d'Anne Sinclair qui s'indignent, chacun de leur côté, du procédé: le scandale est assuré.
«Faire appel au merveilleux»
Le récit de Marcela Iacub se fonde donc sur la relation intime qui l'a liée à DSK de janvier à juillet 2012. En pleine tourmente judiciaire pour celui qui, à peine sorti de l'affaire du Sofitel, replongeait dans les tréfonds du Carlton avec garde à vue, mise en examen pour proxénétisme aggravé et détails sur les parties fines organisées à Paris ou Washington. «Les étapes de la liaison, les lieux, les propos rapportés, tout est vrai. Pour les scènes sexuelles, j'ai été obligée de faire appel au merveilleux», assure Marcela Iacub au Nouvel Observateur. Merveilleux, les lecteurs apprécieront. L'auteur répand surtout le flot de ses sentiments contradictoires à l'égard d'un homme dont elle est «folle», les innombrables cogitations que lui inspire cette liaison et ses conclusions sur l'homme DSK et les raisons de sa chute.
Ce qui donne lieu à ce genre de considérations pour l'épisode du Sofitel: «Seul un cochon peut trouver normal qu'une misérable immigrée africaine lui taille une pipe sans aucune contrepartie, juste pour lui faire plaisir, juste pour rendre un humble hommage à sa puissance.» Ou, à propos du Carlton et des amis organisateurs de soirées: «Tu aimais bien que ces pauvres diables cherchent à te contenter. Tu aimais bien qu'ils paient tout, qu'ils se chargent de tout, qu'ils t'attendent (…) comme si tu étais un roi.»
Un récit d'une «stupéfiante puissance littéraire», juge L'Obs. Jérôme Garcin, son chroniqueur littéraire, estime que l'essayiste est «devenue écrivain». Laurent Joffrin, qui dirige la rédaction de l'hebdomadaire, assume cette intrusion dans l'intimité: «C'est l'un des meilleurs bouquins sur DSK. Une interprétation intelligente, certes crue mais aussi philosophique, du personnage, de son côté animal, le plus transgressif et le plus intéressant. Il existe une licence pour les écrivains qui racontent des choses intimes.»
«Méthodes crapuleuses»
À l'opposé, évidemment, du principal intéressé qui, dans une lettre révélée jeudi par Lefigaro.fr, dénonce «le comportement d'une femme qui séduit pour écrire un livre, se prévalant de sentiments amoureux pour les exploiter financièrement». En d'autres termes, DSK soupçonne Marcela Iacub d'avoir initié cette liaison à des seules fins commerciales. Et plusieurs de ses proches s'en prennent jeudi à «un journal qui prétend être le maître à penser de l'intelligentsia, qui a inspiré la gauche, et emploie les méthodes les plus crapuleuses».
Anne Sinclair, objet de longs passages, s'insurge aussi contre «la manœuvre d'une femme perverse et malhonnête, animée par la fascination du sensationnel et l'appât du gain». L'auteur dépeint la journaliste sous les traits d'une dominatrice, rêvant de devenir «l'épouse d'un président» et qui aurait fait de son mari un «caniche», un «enchaîné» ne pouvant renoncer à «une vie de luxe». Sans révéler ni sa liaison ni ses projets littéraires, Marcela Iacub avait obtenu un entretien avec la responsable du Huffington Post, destiné, dit-elle aujourd'hui, à «comprendre la psychologie» de DSK.
Le secret sur la publication du livre comme de la parution des extraits a tenu quasiment jusqu'au lancement de l'opération. La rédaction du Nouvel Observateur n'était pas au courant de cette couverture et aucun exemplaire de l'hebdo n'a été distribué à l'avance pour éviter les fuites. Lors de ses couvertures sur le Sofitel ou le Carlton, l'hebdomadaire avait vu ses ventes augmenter de 90.000 à 100.000 exemplaires, «comme pour les autres médias», ajoute Laurent Joffrin. Une phase judiciaire pourrait s'ouvrir si DSK ou Anne Sinclair engagent une procédure pour atteinte à l'intimité de la vie privée, voire une action en référé. Avec, pour leurs avocats, qui n'avaient pas jeudi arrêté leur stratégie, le risque de donner davantage de publicité au livre.
* Belle et Bête, Stock, mars 2013.
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Reconnaissons ce fait, si DSK est connu pour des plaisirs particuliers, cette femme doit être sacrément vénale ou sacrément bête pour entretenir une liaison avec lui alors qu'il est en plein scandale judiciaire pour viol, et que toutes ces histoires avec d'autres femmes, et parfois de sexe violent voire de tentative de viol ressortent.
Cela flirte dangereusement entre la perversité et le sadisme d'un auteur d'ouvrage qui sera somme toute une biographie passable ayant pour péripéties principales ses jeux de jambes avec l'ancien patron du FMI. Quitte à voir des histoires de fesse dans un livre, Bukowksi ou Houellebecq le font déjà, mais surtout ils le font avec du style...