Après ses déclarations sur les dégâts occasionnés par la manifestation contre le mariage pour tous et sa demande d'une indemnisation de 100.000 euros, le maire de Paris a reçu des milliers de chèques de 10 centimes d'euro en moyenne.
Les manifestants du 13 janvier ont pris Bertrand Delanoë au mot. Le maire de Paris réclamait 100.000 euros au collectif de la Manif pour tous, pour les dégâts occasionnés sur la pelouse du Champ-de-Mars ; le voici aujourd'hui submergé de chèques de quelques centimes!
«J'ai reçu un certain nombre de milliers de chèques de 10 centimes d'euros, ce qui fait à peu près 3000 euros en tout, a indiqué Bertrand Delanoë lundi matin, sur France Bleu. Je ne sais même pas comment je vais faire parce qu'il faut, selon la loi, que je leur envoie un récépissé, ça va me coûter plus cher en timbres que ce qu'ils ont envoyé.»
La mairie de Paris a reçu en tout 9000 courriers, avec des chèques de 10 centimes d'euro en moyenne. «L'ensemble de ces courriers est traité par le bureau du cabinet, indique-t-on à la mairie. Ils sont considérés comme des dons, et vont être transmis à la régie de la direction des espaces verts. Quant aux récépissés, on ne doit en fournir que pour les envois d'espèces, qui sont très minoritaires, donc cela ne pose pas de gros problèmes».
«Deuxième salve après le 24 mars»
Lors de précédents événements sur le Champ-de-Mars, qui avaient causé «beaucoup plus de dégradations», se souvient Bernard Loing, président de l'Association des amis du Champ-de-Mars, la Mairie de Paris ne s'était pas montrée si tatillonne. La facture de 73.640 euros adressée à SOS Racisme après le concert de l'association, le 11 juillet 2011, s'était, elle, volatilisée… Avant que LeCanard enchaîné ne la retrouve, impayée.
Devant l'impossibilité pour la Manif pour tous de payer une telle somme, c'est Frigide Barjot, porte-parole du collectif, qui avait conseillé aux manifestants de venir «replanter les brins d'herbe» ou bien «d'envoyer des chèques à la mairie de Paris». «Je suis contente de savoir que ça fonctionne!, s'exclame-t-elle. Mais M. Delanoë n'a qu'à effacer la facture, et nous on effacera les récépissés! En tout cas, s'il ne veut pas recevoir une deuxième salve de chèques après le 24 mars, qu'il nous laisse défiler là où il n'y a pas de pelouse…»
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