C'est presque le pire scénario que l'Italie pouvait imaginer : sans majorité claire au Sénat, le centre-gauche va devoir composer avec une autre formation. Et le choix n'est pas facile entre Berlusconi qui a fait une remontée incroyable et Beppe Grillo, l'ex-comique aux accents populistes... "Vote choc qui nous donne un Parlement bloqué", titrait sur son site le Corriere della Sera, journal de l'establishment italien, reflétant les inquiétudes des partenaires de la troisième économie de la zone euro.
"Nous serons 110 au Parlement, mais dehors nous serons des millions"
Seul véritable vainqueur du scrutin : Beppe Grillo et son Mouvement 5 Etoiles, décrié comme "populiste" par ses adversaires, a su séduire en surfant sur le rejet de la classe politique et la rage contre l'austérité. Les regards se tournaient massivement lundi soir vers le parti du comique Beppe Grillo qui pourrait obtenir 57 à 63 sénateurs, mais n'est pas disposé à collaborer avec les autres formations. "Ils ont fait faillite aussi bien à gauche qu'à droite. Ils peuvent durer sept/huit mois mais nous serons un véritable obstacle pour eux", a lancé Beppe Grillo en direct sur son blog en parlant de "nouvelle d'importance mondiale". "Nous serons une force extraordinaire. Nous serons 110 au Parlement, mais dehors nous serons des millions".
Sur le terrain, ses partisans semblaient un peu surpris de leur succès et incertains. "C'est un moment où l'on se sent un peu bizarre. Parce que nous sommes des citoyens ordinaires, nous n'avons pas d'expérience politique. Nous avons beaucoup de choses à apprendre, et l'envie forte de nous mettre au service de ce pays", a expliqué à l'AFP Cristina De Pietro, candidate au Sénat.
Catalyseur du malaise social dans un pays en pleine récession économique (-2,2% en 2012), Grillo a pris des voix aussi bien à la droite qu'à la gauche avec un programme jugé "populiste" par ses adversaires : fin du financement public des partis politiques, coupes sombres dans le nombre d'élus, revenu minimum de 1.000 euros et référendum sur l'euro.
Le centre-gauche majoritaire à l'Assemblée
Situation plus stable en revanche à la Chambre des députés où la coalition de la gauche italienne menée par Pier Luigi Bersani a remporté la majorité des députés, selon des chiffres du ministère de l'Intérieur portant sur plus de 99,9% des bureaux de vote. Selon ces chiffres, la coalition de gauche gagne 29,55% des voix contre 29,18% à la coalition de droite de Silvio Berlusconi mais la loi électorale lui permet d'empocher 340 des 630 sièges à la chambre basse même avec ce faible écart.
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