Dix-huit mois après l'entrée spectaculaire des Pirates à la mairie de Berlin, bien rares sont les Allemands qui pourraient dire ce que ce parti a apporté à la vie politique. Ces "geeks" qui devaient révolutionner la politique grâce à Internet ne cessent de s'insulter, voire de se menacer sur Twitter, au point de mettre en péril l'existence-même de ce parti crédité d'à peine 3% des voix au niveau national.
Pourtant, une de leurs initiatives vient d'être couronnée de succès et provoque déjà de nombreuses réactions. Dans le quartier "jeunes" de Kreuzberg-Friedrichshain à Berlin, les Pirates ont proposé la création de toilettes publiques transgenres "pour les personnes qui ne peuvent ou ne veulent se définir par l'un des deux sexes [hommes et femmes]", expliquent les Pirates. La création de ces toilettes qui devraient s'ajouter aux toilettes existantes – dans certains clubs privés du quartier, elle se sont substituées aux toilettes séparées – a été approuvée par les Pirates mais aussi par les élus de la gauche radicale, le SPD et les Verts. Seule la CDU a voté contre.
Bien que locale, l'initiative risque de provoquer un débat national. Le conseil d'éthique allemand qui conseille le gouvernement sur ces questions a déjà fait savoir que "pour les intersexuels, devoir choisir quotidiennement entre les genres lorsqu'ils se rendent dans les toilettes publiques constitue un obstacle dans la vie de tous les jours". Il y aurait, selon le gouvernement, entre 8000 et 10000 personnes qui, en Allemagne, ne se définissent ni comme homme ni comme femme et sont qualifiés d"intersexuels".