Le monde des adultes a ses règles et on dit : "Nul n'est censé ignorer la loi", ce qui est déjà assez dur, mais cela est indispensable à la bonne marche de la société civile.
Ce qui est beaucoup moins normal, c'est que cette "société" et bien des parents, agissent avec les enfants selon la règle suivante : "Nul enfant n'est censé ignorer ce que sait déjà un adulte. Et chaque enfant doit être pourvu des capacités de décryptage des messages qui lui sont adressés par les médias", et qui sont parfois à l'inverse de ce qu'on attend de lui.
A une époque où on a supprimé la censure, où la religion n'a plus cours et où la morale a été remplacée par la Logique, qui aura encore le droit de s'étonner de la dérive de beaucoup de jeunes ?
Une chose cependant n'a pas été supprimée : c'est "l'audimat". L'audimat est très voyeur et affectionne tout particulièrement la marginalité, qui du coup se trouve banalisée... quand elle n'est pas "célébrée" ! A un point tel que le simple fait de dire qu'une chose est marginale équivaut pratiquement (la déjà déplorée mort de la réflexion aidant), à s'en déclarer le farouche ennemi.
Quelle que soit la largesse d'esprit dont il convient aujourd'hui de faire preuve, et au risque de choquer les mentalités les plus avancées, osons dire ici que l'homosexualité est une anomalie, qu'il serait stupide de condamner et de blâmer bien sûr ! Elle mérite compréhension et respect certes, mais c'est une anomalie quand même. Sûrement pas une option sexuelle, comme on la présente si souvent. PACS, "mariage" ou non, ce n'est pas sur elle qu'il faut compter pour pérenniser l'humanité. Il n'y a rien "d'homophobe" à rappeler cette évidence !
Aussi, quand un jeune garçon, dont la sexualité est encore mal affirmée, regarde un débat télévisé par exemple où un écrivain, un journaliste qu'il a peut être admiré ou pris pour modèle, révèle son homosexualité, peut-on être certain qu'il ne sera pas troublé dans ses tendances sexuelles ? Quand il voit des célébrités avouer, comme ça, une expérience homosexuelle, sera-t-il aussi vigilant en face de la proposition d'un inverti ? Nous avons même parfois assisté à des émissions où certains invités faisaient l'apologie de l'homosexualité, du prosélytisme ! Quand on sait les innombrables occasions où de tels événements se sont produits à la télévision, aux millions de jeunes qui y ont assisté pour n'avoir rien fait d'autre que d'être chez eux en famille,, la loi des grands nombres donne la certitude mathématique que des adolescents ont ainsi été déviés. Dans la lancée de la Gay-Pride 2005, des lobbies homosexuels œuvrent pour que l'homosexualité soit retirée des livres de médecine. Ben voyons ! Elle y figure en effet au chapitre "Déviation-Perversions". Verra-t-on un jour l'hétérosexualité prendre sa place dans cette rubrique ?
La question a été tellement banalisée que beaucoup de gens parfaitement sensés par ailleurs, s'émeuvent aujourd'hui (toujours cette approche égalitaire de toutes les situations, y compris marginales) du fait qu'on refuse encore en France l'adoption à des couples homosexuels (homoparentalité pourtant admise dans certains pays nordiques et en Espagne zappatériste en ce début 2005). [Depuis la publication de l'ouvrage, il n'aura fallu que sept années pour que le processus, le lobbying intensif donne malheureusement raison à l'auteur]
Rappelons tout de même que cela signifie que l'enfant adopté sait que dans la pièce d'à côté, ses deux papas dorment, s'embrassent et copulent. Quelle référence ! Ne s'est-on pas demandé si cela ne pouvait quelque peu décaler ses repères ?
Toujours, dans ce traitement égalitaire de la marginalité conjugué à une évidente mort de la réflexion cohérente, verra-t-on un jour les médias prôner l'adoption par des... pédophiles ? Choquant aujourd'hui, mais demain ?
On pourrait dire aussi bien des choses sur l'incitation à la violence et à la délinquance par des films bien sûr, mais aussi par des émissions racoleuses où des criminels invités (apparaissant masqués ou non), signent par leur présence même l'impunité dont ils jouissent. Loin d'être toujours des monstres (du moins pendant leur passage télé), ils pourront s'ils savent séduire, "accrocher" le jeune téléspectateur, voire même devenir l'objet d'une identification de nature à bousculer tous ses modèles antérieurs... Mais le public "voyeur" aime ça et les audacieux présentateurs affectionnent de plus en plus ces types d'invités, pour le plus grand bénéfice de la chaîne qui pourra aligner quelques juteuses publicités à son émission.
Si donc, dans un tel environnement (et je passe encore les divers sites roses, gays, sado, barbares, etc.), les parents se sont crus trop modernes ou initiés, pour utiliser un langage suffisamment convaincant et donner à leurs enfants les certitudes (même discutables) qu'ils ont reçues eux-mêmes, qu'ils soient conscients que ces enfants qu'ils aiment seront bien plus défavorisés qu'eux pour échapper à toutes les déviations qui les guettent... Et elles sont bien plus menaçantes que de leur temps.
Par les médias et la Télé, c'est à domicile qu'elles opèrent, insidieusement, tous les jours, sans qu'il soit besoin d'aller traîner dans les rues ou des bistrots mal famés.
Alain Bellaiche, Lettre ouverte d'un médecin à une société malade