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Pourquoi le racisme anti-blancs est-il désormais au cœur du combat de la Licra ?

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Comme il l’indique dans Sale Blanc ! Chronique d’une haine qui n’existe pas, Gérald Pichon explique qu’après avoir été le grand tabou des médias et des politiques le racisme anti-blancs devient désormais l’objet d’une récupération politicienne mais aussi par des associations« antiracistes ». Une récupération dont les vraies victimes de cette haine, les Français de souche européenne, feraient les frais… 

Le 47ème congrès de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) sera consacré cette année à la « Nouvelle Donne contre le racisme et l’antisémitisme ». Nouvelle donne car, comme l’explique son président, Alain Jakubowicz, le combat antiraciste doit s’adapter « à l’évolution de la société » avec la fin de l’idéologie antiraciste de l’après guerre qui a formaté plusieurs générations élevées « avec l’idée que les minorités étaient consubstantiellement victimes » et « que les racistes et les antisémites étaient blancs, chrétiens et de droite. Tout ça a complètement explosé» (Actualité juive n°1245). 

Le raciste était forcément français/blanc 
La Licra s’apprête donc à opérer un virage important dans ses convictions idéologiques, elle dont l’ancien président, Jean Pierre-Bloch, déclarait en 1988 que « s’il s’agit de crimes, il y a en effet deux vitesses : quand le travailleur immigré tue un Français, il ne le tue pas parce qu’il est français et blanc mais parce qu’il veut le voler. Quand un Français tue un immigré, il le tue parce qu’il est arabe ou immigré. Et c’est là le racisme » (La France et ses immigrés, Ménie Grégoire). Il figeait ainsi pendant des décennies sur les tables de lois de la pensée unique, la vision manichéenne du Blanc forcément raciste et des extra-Européens forcément victimes. 

La Licra s’adapte au glissement politique vers la droite de la communauté juive 
Se déclarant désormais apolitique et ouverte à tous, la Licra est la continuité de la LICA (Ligue internationale contre l’antisémitisme, le changement de nom date de 1979), « un groupement juif à vocation unitaire fortement ancré à gauche » (Des hommes libres : Histoires extraordinaires de l’histoire de la Licra, Jean-Perre Allali-Haim Miscant). Mais à mesure que la communauté juive a glissé vers la droite, la Licra s’est adaptée à cette nouvelle donne, quitte à changer son fusil d’épaule en dénonçant non plus l’antisémitisme d’extrême droite, mais celui arabo-musulman et le silence complice de la gauche. 

L’électrochoc de la seconde Intifada 
Jusqu’à la fin des années 1990, la communauté juive a « toujours massivement soutenu la gauche : 43% des juifs votent pour les socialistes, 1% pour l’extrême gauche, 41% se définissaient au centre et 14% de droite, enfin 1% d’extrême droite. » (OPA sur les juifs de France, Cecilia Gabizon-Johan Weisz). La deuxième Intifada en octobre 2000 se solde par 120 actions violentes (synagogues incendiées, agressions, etc) contre des cibles juives (en 1999 : 9). 

La communauté juive se sent abandonnée face aux musulmans 
Plus que la violence, c’est le silence de la classe politique de gauche qui entraîne un sentiment d’abandon de la communauté juive, se sentant trahie au profit des Arabo-Musulmans. L’idée est que le rapport du nombre jouerait en la défaveur des juifs de France. « Le côté démographique ne sera pas à notre avantage. Est-ce qu’on veut se battre contre des gens cent fois plus nombreux que nous ? (…) Est-ce que nous devons subir le fait qu’il y a cinq, sept voire millions de musulmans en France », déclare Serge Hajdenberg, président-fondateur de Radio J en 2004 lors d’une conférence sur « l’avenir des juifs de France » (OPA sur les juifs de France, Cecilia Gabizon-Johan Weisz). 

La recherche de nouvelles alliances : Occident contre islamistes 
Au début des années 2000, une partie de la communauté juive va chercher de nouvelles alliances auprès de la droite, voire même de l’extrême droite. Au nom de la lutte contre l’islamisme (« ici comme en Israël ») et de la défense de l’Occident (Europe+Israël+États-Unis), de nouvelles personnalités vont dépasser par la droite les instances communautaires et obtenir une écoute attentive de la part des juifs des classes populaires. 

Le rôle de Gilles-William Goldnadel
Gilles-William Goldnadel est l’une d’entre elles. Issu des milieux souverainistes et s’assumant en « juif de combat » qui « défend Israël de manière tribale », il va faire converger la lutte contre l’antisémitisme à la lutte contre le racisme anti-blancs. Pour l’auteur de Réflexions sur la question blanche : Du racisme blanc au racisme anti-blanc, « Israël, avec Tsahal, est devenu pour son malheur médiatique le dernier des maudits Blancs. Un Blanc au carré ! Le drame du Juif, c’est sa boiterie face à l’histoire : à l’époque du nationalisme triomphant, il était apatride, et voilà qu’à l’heure du “dénationalisme” il est celui qui défend bec et ongles un État-nation occidental. L’anachronisme juif ! Là est le vertige : j’ose suggérer que, pendant que le Blanc se faisait juif par tropisme victimaire, le Juif – l’Israélien et, par procuration, tous les autres -, se faisait blanc. » 

Un mouvement sioniste de gauche lance le débat médiatiques sur les « ratonnades anti-Blancs » 
En mars 2005, les manifestations lycéennes en plein cœur de Paris sont attaquées par des bandes ethniques agressant et lynchant des manifestants à cause de la blancheur de leur peau. Le nombre de victimes comme la violence des agressions obligent, pour la première fois, les médias, comme le quotidien Le Monde, a évoqué ce tabou. Pour dénoncer ces « ratonnades anti-blancs », le mouvement « juif, sioniste et socialiste » Hachomer Hatzaïr et la radio communautaire Radio Shalom lancent un appel signé par plusieurs personnalités pour dénoncer le fait que « des lycéens, souvent seuls, sont jetés au sol, battus, volés et leurs agresseurs affirment, le sourire aux lèvres : “parce qu’ils sont Français”. (…) On a parlé de David, on a parlé de Kader mais qui parle de Sébastien ? » 

Pourquoi cette prise en compte de la haine antiblanche ? 
Voici par ordre d’importance les motivations poussant les instances communautaires à faire cet aggiornamento idéologique : 
  1. Garder une crédibilité face au caractère massif du phénomène de la haine antiblanche 
  2. Pour contrecarrer le sentiment d’abandon et face à l’éclatement communautaire français, chercher des alliés. 
  3. Associer Israël. Faire passer cette idée : les Israéliens et les Gaulois ont le même ennemi. 

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