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Guillaume Canet et Maïwenn montent au front contre François Hollande

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Selon un texte de loi en vigueur le 1er juillet, les traitements des techniciens du cinéma seront réévalués. Une nouvelle convention collective qui provoque une fronde dans le septième art français. 

Jeudi 28 mars, au cinéma du Panthéon, à Paris, l'heure est à la colère. Sur l'écran, est projeté un fim très court composés d'extraits de Tout ce qui brille, Radiostars, Les Kaïras, Polisse … et sur la dernière image apparaît un slogan: «Pour le gouvernement, ces films n'auraient jamais dû exister.» 

«L'heure est grave, le cinéma est en danger», martèle le producteur Marc Missonnier (Astérix 4). À ses côtés, d'autres producteurs, comme Kristina Larsen ( Les Adieux à la reine ) et Margaret Menegoz (Amour), distribuent une pétition signée par 1600 personnalités du cinéma français contre François Hollande, Michel Sapin, son ministre du Travail, et Aurélie Filippetti, ministre de la Culture. Le «générique» est impressionnant. Plus de 500 cinéastes (Guillaume Canet, Maïwenn, Gérard Jugnot, Mathieu Amalric, Olivier Assayas, Christophe Barratier, Valérie Donzelli…) et 600 producteurs comme Alain Attal (Polisse, Les Petits Mouchoirs), Éric Altmayer (OSS117), Alain Terzian, Nicolas Duval-Adassovsky (Intouchables), Marianne Slot (les films de Lars von Trier) et le fameux Vincent Maraval. Pour le président de la République, présenté comme l'ami des artistes pendant la campagne électorale, le coup est dur. 

Les signataires de l'accord illégitimes ? 
La raison de cette colère? La décision du ministère du Travail de valider la convention collective signée par la CGT et quatre grands groupes: Pathé, Gaumont, UGC et MK2. Selon ce texte qui entrera en vigueur le 1er juillet, les techniciens seront mieux payés et un nombre minimum de postes sera imposé pour chaque tournage. A priori, rien à redire. Qu'un secteur de l'économie décide en ces temps de crise des hausses de salaire est exceptionnel. Sauf que les grands groupes signataires ne produisent que 5 % des films français. Ils ne sont donc pas jugés représentatifs par les signataires de la pétition.  

«C'est un coup de force. Nous représentons 95 % de la production française, dénonce le producteur Yann Gilbert (Tout pour plaire). Nous avons pourtant négocié avec la CFDT et FO un texte complet préservant les emplois, la diversité des productions tout en améliorant les garanties sociales.» Julien Pasquier, producteur de films publicitaires, est tout aussi furieux: «Les grands groupes signataires de cette convention collective ne produisent pas de films publicitaires. Au nom de quel droit, ont-ils négocié pour notre secteur?» Quoi qu'il en soit, les pouvoirs publics ont considéré que les règles de la représentativité ont été respectées. 

«Jusqu'à présent, la négociation des contrats des techniciens des films d'auteur se faisait de gré à gré, explique la productrice de Michael Haneke, Margaret Menegoz. Il n'y a jamais eu de soucis malgré des salaires inférieurs de 10 à 20 % au minimum syndical. Beaucoup de techniciens sont ravis de travailler avec des grands auteurs. Cela valorise leurs CV.» 

70 films seraient condamnés à partir de juillet 
Selon une étude commandée par les signataires de la pétition, la décision du gouvernement conduira à la suppression chaque année du tournage de 70 films, de 600 courts-métrages et de 180 films publicitaires. Ils estiment que 20 000 emplois d'intermittents disparaîtront chaque année. «Cette décision va accentuer la délocalisation des tournages car si les acteurs doivent parler français, ce n'est pas obligatoire pour les techniciens. Or, nous sommes entourés de pays comme la Belgique, le Luxembourg où les aides aux tournages sont plus favorables», souligne encore Margaret Menegoz.

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