François Hollande était-il bien convaincu de ce qu’il disait ? 66 % des téléspectateurs qui ont suivi son entretien avec David Pujadas ne l’ont pas été. Également 66 % des Français, selon un autre sondage, le tiennent pour un mauvais président.
Ces chiffres ne sont pas bons. D’autres chiffres, officiels, sont venus, au lendemain de l’émission de France 2, apporter le plus cinglant des démentis à certaines des affirmations et à l’optimisme rondouillard du chef de l’État.
Alors qu’à en croire François Hollande, pour la première fois depuis trente ans, les dépenses de l’État n’ont pas augmenté, l’INSEE évalue à 2,9 % la hausse de la dépense publique enregistrée en 2012. Ce n’est ni à 3 %, comme on sait, ni même à 4,2 %, comme annoncé, mais bel et bien à 4,8 % du PIB que se montera le déficit du budget 2013. Quant à la dette publique, elle bat un nouveau record, à 90,8 % du PIB.
Dès lors, deux questions se posent, dont on aimerait connaître la réponse. François Hollande était-il au courant de ces chiffres désastreux au moment où il adressait des paroles réconfortantes à ses concitoyens et se décernait un satisfecit global ? La publication de ces chiffres aurait-elle été retardée pour ne pas interférer dans un contrepoint des plus fâcheux avec la démonstration pédagogique du président de la République ? Autrement dit, aurions-nous eu droit à un tas de mensonges ou peut-on aller jusqu’à parler de mensonge d’État ?
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