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Altération
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Ces expressions venues de pays anglo-saxons sont malheureusement devenues langage courant, non seulement dans la presse mais aussi pour beaucoup de Suisses, toutes générations confondues. En effet, durant les quinze dernières années les anglicismes ont progressivement infiltré la langue française sans que personne n’y oppose son veto. A première vue cela peut paraître inoffensif et même anodin, mais la banalisation rampante du franglais est une menace pour l’avenir de la langue de Molière.
Altération
Petit à petit l’anglais grignote le français, et le risque encouru à long terme est clair, une lente mais irrémédiable altération de la langue française. Ce risque n’est pas assez pris au sérieux au sein des médias et des milieux éducatifs, qui trouvent ces expressions à la mode plutôt « cool », contribuant ainsi au développement du mélange des langues. Les anglicismes sont présents dans un nombre grandissant de domaines, le monde du sport et du commerce de détail en sont deux bons exemples. En effet, comme vous l’aurez sans doute remarqué que ce soit en naviguant sur la toile, en faisant du magasinage, ou même en pratiquant de la planche à neige, le franglais est omniprésent. D’où l’importance de résister à la tentation du franglais qui appauvrit considérablement la langue française, et cette résistance doit commencer au niveau politique.
Plurilinguisme facteur d’appauvrissement ?
A ce titre, les consciences commencent gentiment à se réveiller en Suisse. En réponse à des interpellations de divers conseillers nationaux, le conseil fédéral à fait savoir qu’il privilégie autant que possible les langues nationales et n’utilise des termes anglophones qu’en cas d’extrême nécessité. Néanmoins, la votation de cet été sur le « Managed Care » démontre clairement que nos autorités ne vont pas assez loin et s’intéressent peu au problème. La lente érosion de la qualité du français aura aussi des conséquences négatives sur notre culture car quand une langue est menacée, la culture l’est aussi. Il serait sage de prendre exemple sur nos amis québécois qui ont réagi rapidement en sentant augmenter la pression linguistique venant de leurs compatriotes anglophones. Les habitants de la Belle Province ont compris l’importance de leur richesse linguistique et culturelle, ils ont donc fait le choix logique de remplacer des mots anglophones par du français.
Le constat est malheureusement sans appel, le français truffé d’anglicismes se développe rapidement, et il est devenu difficile de passer outre tant dans notre vie professionnelle que privée. Alors, si nous ne voulons pas d’une américanisation linguistique de la Suisse, il est primordial de tout mettre en œuvre pour freiner la progression galopante des anglicismes qui affaiblissent notre belle langue, car il sera bientôt trop tard pour agir. A l’avenir, il faut espérer que nos commerçants, nos journalistes ainsi que nos autorités politiques sauront montrer la voie à suivre.
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