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L'UMP et la "Manif pour tous" désavouent le Printemps français

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"On ne lâche rien !" L'expression, empruntée au monde du sport ou de la téléréalité, est devenue l'un des mots d'ordre de la petite poignée de militants du Printemps français, qui usent de méthodes de plus en plus contestées pour protester contre le projet de loi sur le mariage entre homosexuels. Mais à force de ne "rien lâcher", le Printemps français se radicalise et se coupe d'une partie des opposants au projet de loi. 

Dans la nuit du dimanche 7 au lundi 8 avril, quelques militants masqués du Printemps français ont ainsi couvert d'affiches de la "Manif pour tous" la devanture de l'Espace culturel des Blancs-Manteaux, à Paris, où se tient une rencontre d'associations LGBT (lesbiennes, gaies, bi et trans), commettant au passage quelques dégradations. Cette petite dizaine d'activistes ont posé devant leurs affiches, le visage caché derrière un masque blanc rappelant celui arboré par les Homen, une parodie des Femen lancée là encore par le Printemps français. Ils ont également filmé leur action. 

Cette opération s'inscrit dans la continuité d'une série d'autres : "occupation" (durant les horaires d'ouverture) par une poignée d'étudiants des Jardins du Luxembourg, qui jouxtent le Sénat, alors examinant le texte de loi ; mais aussi "accueil" systématique des ministres en déplacement par des manifestants. Autant d'actions destinées à faire durer le mouvement et accentuer les pressions sur les élus. Mais là où la "Manif pour tous" continue de se réclamer d'un mouvement citoyen et non violent, le "Printemps français" tend à se radicaliser. 

Né assez spontanément, dans le sillage de la "Manif pour tous", ce collectif, constitué avec le projet d'occuper l'avenue des Champs-Elysées après la manifestation parisienne du 24 mars, n'a ni existence légale, ni chef, ni structure. Exclue de l'organisation de la "Manif pour tous", Béatrice Bourges, ancienne assistante parlementaire et candidate UMP à Versailles, fondatrice d'un Collectif pour l'enfance, en est la porte-parole principale. Et elle s'est d'ailleurs réjouie, sur Twitter, du "succès de l'opération Blancs-Manteaux", dimanche matin, avant d'effacer son message devant le tollé provoqué.  

Car l'action des Blancs-Manteaux aura peut-être été celle de trop. Dès dimanche matin, les collectifs LGBT alertent sur ce "saccage". Un vocabulaire sans doute exagéré au vu des dommages causés, mais qui correspond au sentiment de ras-le-bol qui s'exprime alors. Sur les réseaux sociaux, des internautes se mettent en tête de débusquer les auteurs de l'opération, qu'on peut voir à visage découvert dans la vidéo. Le maire du IVe arrondissement, Christophe Girard, annonce qu'il compte porter plainte et compare l'action à des "provocations d'un autre temps", allusion transparente aux manifestations violentes des ligues fascistes avant la seconde guerre mondiale. 

Du côté des élus UMP ou des partisans de la "Manif pour tous" – qui déplorent notamment que les militants aient collé des affiches officielles de la "Manif pour tous" – les avis sont aussi, pour la plupart, négatifs.

Pourtant, au sein de leur parti, militants ou conseillers nationaux sont parfois actifs au sein du Printemps français, à l'instar de Samuel Lafont ou Vivien Hoch, entre autres. Nombreux sont les jeunes militants du parti de la majorité, actifs sur Twitter et les réseaux sociaux, à soutenir activement ce mouvement. 

Les dernières opérations du Printemps français ont pourtant été l'objet de critiques. Le collectif s'est greffé sur les "comités d'accueil" que la "Manif pour tous" organise lors des déplacements de ministres, et a tenté des actions plus radicales.

D'une part, quelques militants se sont rendus, le 4 avril, au domicile de la sénatrice UDI et ancienne ministre UMP Chantal Jouanno pour la "réveiller" à six heures du matin, et dénoncer son intention de voter pour le mariage homosexuel. Béatrice Bourges faisait partie des meneurs de cette "opération Fanchon" (son surnom sur les réseaux sociaux), relayée à la fois sur les réseaux catholiques "ultra" et par les militants UNI, mais aussi par des activistes d'extrême droite, comme le chef de file du Bloc identitaire, Fabrice Robert. Mme Jouanno avait dénoncé un manque de respect pour sa vie privée, les militants ayant, selon elle, répandu son adresse et le nom de ses enfants sur les réseaux sociaux. 

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