Ce mardi, Jean-Pierre Kucheida, l'ancien député maire PS de Liévin (Pas-de-Calais), passe devant le tribunal correctionnel de Douai (Nord). Le «baron du bassin minier» comparaît pour abus de biens sociaux. Il aurait utilisé à des fins personnelles la carte bleue de la Soginorpa (bailleur social qui gère 62.000 anciens logements miniers et dont il était président).
Il comparaît avec sa fille artiste, Marie, accusée de recel d'abus de biens sociaux. L'ancien chef du PS62 lui aurait commandé via la société une exposition facturée 12.000 euros. L'accusation porte sur un montant total de 47.000 euros, somme remboursée depuis. Mais l'accusation, elle, se poursuit. Le père et la fille risquent jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 375.000 euros d'amende.
Mais Jean-Pierre Kucheida, exclu du PS en mai 2012 pour sa candidature dissidente aux législatives, reste droit dans ses bottes. Il y a quelques mois, il déclarait, à la sortie de sa garde à vue: «Je n'ai strictement rien à me reprocher.» Si le jugement devrait être mis en délibéré ce mardi, le début de ce procès est symbolique. Il concerne un ténor d'une fédération socialiste du Pas-de-Calais rongée par les affaires et intervient en plein cœur des scandales politico-financiers qui secouent actuellement le PS. Jugé aujourd'hui pour abus de biens sociaux, Jean-Pierre Kucheida sera de retour à la barre prochainement pour d'autres affaires où son nom est cité. Plusieurs enquêtes sont en cours, au sujet du financement de la section PS de Liévin, et d'irrégularités dans l'attribution de marchés publics dans le Pas-de-Calais.
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