Le résultat des deux jours de la dispersion de la collection des antiquaires parisiens Fabius Frères, qui se sont déroulés mercredi chez Sotheby's à Paris, a atteint 9,62 millions d'euros et établi quatre records mondiaux. Si le clou attendu de la vente, un marbre de Jean-Baptiste Carpeaux, évalué à lui seul entre 1 et 1,5 million d'euros n'a pas trouvé preneur, le produit total de la vente pour les deux journées se situe dans la fourchette globale initialement attendue, ont affirmé Sotheby's et la maison de ventes Piasa.
"En terme de résultats, cette vente constitue un record absolu dans le monde s'agissant de sculptures du XIXe siècle, presque un microcosme pour les collectionneurs, et qui jusqu'alors relevait d'une forme d'hégémonie new-yorkaise", s'est félicité à l'Associated Press Guillaume Cerruti, vice-président de Sotheby's Europe.
A l'issue des deux vacations, la plus haute enchère demeure celle atteinte mercredi pour une paire de vases Médicis en porcelaine dure de Sèvres signée Jean-François Robert, acquise 983.150 euros par le Metropolitan Museum of Art de New York. Ces vases de 66cm de hauteur à décor polychrome et guirlandes à dorures, avaient été réalisés sur ordre de Napoléon 1er à l'intention de son frère Jérôme.
Le premier record établi concerne Jean-Baptiste Carpeaux, artiste majeur du XIXe siècle et particulièrement bien représenté dans la collection Fabius Frères. Sa paire de marbres "Jeune fille à la coquille - Le Pêcheur à la coquille" a été remportée par un enchérisseur au téléphone pour 936.750 euros.
Autre artiste ayant établi un record mondial, Antoine-Louis Barye, connu notamment pour son bestiaire proche du naturalisme. "Éléphant", un bronze à patine brune de 1832, a trouvé preneur à 756.750 euros. Le pachyderme sur socle, acquis par un collectionneur privé est aussi chargé d'histoire puisqu'il a fait partie de l'ancienne collection de Louis d'Orléans, duc de Nemours (1814-1896).
Un grand vase en faïence à décors polychrome par Théodore Beck (XIXe siècle), adjugé 36.750 euros, établit un autre record mondial pour cet artiste. Il en va de même pour Claude Gillot et sa "Célébration en l'honneur du Dieu Pan", un dessin à la plume, gouache et lavis, parti à 150.750 euros.
Seul bémol sans doute à ces belles enchères, le clou attendu de la vente, le marbre de Carpeaux "Daphnis et Chloé" -n'ayant pas atteint son prix de réserve (prix en-deçà duquel son actuel propriétaire ne souhaite pas s'en défaire)- pourra être l'objet d'une négociation de "gré à gré", entre vendeur et acheteur potentiel, selon la loi qui réforme depuis septembre les transactions dans le cadre des ventes aux enchères.
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