D'après nos sources, le grand rabbin de France Gilles Bernheim pourrait réunir cet après-midi même au Consistoire une cinquantaine de personnalités de la communauté juive afin de leur apporter des éclaircissements sur les plagiats retrouvés dans ses livres et leur demander pardon pour ses égarements. Sollicité de toutes parts, Gilles Bernheim a d'ores et déjà fait savoir en milieu de journée par l'intermédiaire de son porte-parole, le rabbin Moché Lewin, qu'il interviendrait mardi à 19h30 en direct sur Radio Shalom.
Ce matin, le président du Crif Richard Prasquier publiait sur le site du Conseil représentatif un communiqué l'invitant à cette explication. Il s'y disait "bouleversé par les révélations successives", et "convaincu que les éventuelles faiblesses, détresses ou maladresses de l'homme" ne l'empêchaient pas "d'exercer une charge dans laquelle il n'a pas failli et où il a présenté d'une voix éloquente un judaïsme ouvert sur la cité et rigoureux sur les principes". Mais il écrit dans sa newsletter qu'"il doit une explication à la communauté juive, frappée derrière lui et plus largement à la communauté nationale dans laquelle sa place est importante".
Le 2 avril dernier, dans une lettre d'aveux, Gilles Bernheim reconnaissait avoir eu recours à un étudiant pour la rédaction de ses "Quarante méditations juives" (Stock, 2011), qui aurait "trahi" sa confiance en plagiant plusieurs ouvrages, dont un texte d'entretien du philosophe de la postmodernité Jean-François Lyotard. Depuis, il a été révélé que le Grand rabbin avait usurpé son titre d'agrégé et commis d'autres plagiats, notamment dans son court essai "Mariage homosexuel, homoparentalité et adoption : ce qu'on oublie souvent de dire" (2012), élogieusement cité en décembre 2012 par le pape Benoît XVI dans un discours à Rome.
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