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Le Sénat dit «oui» au mariage et à l’adoption pour les couples homosexuels

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Après l’Assemblée nationale, le Sénat a adopté vendredi le projet de loi ouvrant le mariage et l’adoption aux personnes de même sexe par un vote à mains levées. A l’annonce du résultat, les sénateurs de gauche se sont levés pour applaudir. Si l’essentiel du texte n’a pas changé, le Sénat n’a pas voté conforme. Le projet de loi devra donc être examiné en seconde lecture à l’Assemblée. 

On attendait un débat serein et sans obstruction. On a eu un débat sur le fond, mais non dénué de tensions régulières, et marqué par la volonté de l’UMP de faire durer les discussions. Les sénateurs UMP ont usé à plein du règlement du Sénat, qui ne limite pas les explications de vote. La gauche, souvent minoritaire dans l’hémicycle, a elle régulièrement utilisé le vote bloqué. Il permet de faire voter les absents, mais il rallonge aussi les débats. Au final, avec près de neuf jours d’examen, le texte est voté ce vendredi. C’était l’hypothèse la plus probable. Explication : les sénateurs ont accéléré l’examen du texte sur les derniers articles et amendements. 

Comme à l’Assemblée nationale, les discussions ont davantage ressemblé à un dialogue de sourd. La gauche a défendu l’égalité entre tous les citoyens, la sécurisation des enfants de couples homosexuels et la prise en compte de l’évolution de la société. La droite a elle défendu sa conception du mariage : elle ne le conçoit pas autrement que par l’altérité, soit un homme et une femme. Elle a exprimé son opposition à l’adoption plénière pour les couples de même sexe, que permet le projet de loi. L’UMP a aussi répété en boucle que l’exécutif avance masqué sur la procréation médicalement assistée (PMA) et la gestation pour autrui (GPA). La ministre de la Justice, Christiane Taubira, a expliqué que la PMA se retrouverait éventuellement dans le futur texte sur la famille, attendu à l’automne, après avis du Conseil national d’éthique. Quant à la GPA, François Hollande a assuré qu’elle ne se ferait pas durant le quinquennat. Le chef de l’Etat, en pleine tourmente sur le plan politique et économique, pourra au moins mettre à son actif cette réforme de société qui laissera sa trace.

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