Parisiens ou provinciaux, plutôt catholiques, connectés et de droite : la jeune génération occupe une place importante dans la mobilisation depuis novembre 2012 contre le projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels, qui devrait être formellement adopté mardi 23 avril.
Portés par la conviction que cette loi "injuste", "absurde" et "non débattue" fait courir la France vers une perte de ses valeurs morales, et animés par le sentiment d'être "méprisés" par un gouvernement qui les ignore, ces 18-25 ans battent en nombre le pavé, souvent pour la première fois. Une génération se construit ainsi une identité autour d'une cause devenue un lien générationnel entre des forces a priori disparates. Des jeunes qui promettent de rester mobilisés chaque soir, devant l'Assemblée, à partir de 19 heures, avant une "grande" manifestation le 21 avril.
Bertrand de Villèle, 21 ans, a été le premier à quitter, un peu groggy, le commissariat du 18e arrondissement de Paris, lundi 15 avril, où il a passé quelque seize heures en garde à vue pour avoir tenté d'installer des tentes devant l'Assemblée nationale dans la nuit. "C'est la première fois qu'une loi me fait descendre dans la rue, avoue cet adhérent de l'UNI, une organisation étudiante de droite. Mais depuis novembre dernier, je n'ai raté aucune manifestation, tellement cette loi me révolte." Il tremble toujours, une vingtaine de minutes après sa libération.
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