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Les asexuels veulent se faire connaître

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Un association française veut faire accepter un nouveau type d'orientation sexuelle : l'asexualité. 

Alors que la loi sur le mariage pour tous agite comme jamais la France sur la place des différentes orientations sexuelles dans la société, un petit groupe de personnes a choisi de s'exprimer, et tenter de faire savoir qu'ils ne se placent dans aucune des catégories déjà existantes, car ils n'ont aucune attirance sexuelle, rapporte le Parisien. Il ne s'agit pas d'une abstinence quelconque ou d'un désintérêt pour le sujet, mais vraiment d'hommes et de femmes qui n‘ont aucune pulsion physique les poussant à avoir des rapports sexuels, un état qu'ils appellent l'asexualité. 

«Pour nous, le sexe c'est un peu comme se brosser les dents, ce n'est ni un plaisir ni une corvée, s'il faut le faire alors on le fait. Enfin, contrairement à l'abstinence, l'asexualité n'est pas un choix», témoigne Olivier, 24 ans, dans un dossier réalisé par l'Association pour la visibilité asexuelle (AVA) pour cette journée du 26 avril dédiée à la communication de leur spécificité. 

L'asexualité toucherait 1% de la population 
Le phénomène de l'asexualité n'est en fait pas nouveau, mais ce n'est que depuis quelques années qu'un mouvement s'est organisé, au départ aux États-Unis puis plus récemment en France, pour rassembler les hommes et les femmes qui ne ressentent pas d'attirance sexuelle pour les autres. Ils avaient déjà été classés à part, (dans une catégorie X!) dans les livres d'Alfred Kinsey de 1948 et 1953 qui avaient lancé l'étude scientifique de la sexualité. 

Mais ce n'est qu'en 2004 qu'un chercheur s'est penché de près sur cette catégorie très atypique. Grâce à des chiffres sortis d'une étude menée sur quelques milliers de Britanniques, Anthony Bogaert, psychologue spécialisé dans l'étude de la sexualité à l'université Brock au Canada, a ainsi publié dans le Journal of Sex Research qu'un pour-cent de la population en Grande-Bretagne pouvait être qualifié d'asexuel. 

Un état différent de la frigidité 
Le chercheur remarqua aussi que même en l'absence d'attirance sexuelle, certains asexuels vivaient en couple, et avaient des rapports avec leur partenaire, principalement pour le satisfaire. Il expliqua aussi pourquoi personne avant lui ne s'était vraiment intéressé scientifiquement à cette portion pourtant non négligeable de la population. Les asexuels, ou «A» tel qu'ils se surnomment parfois, ne sont en effet pas malades, ne font rien d'illégal et ne peuvent pas non plus être perçus comme ayant un comportement immoral, puisque de nombreuses croyances religieuses voient l'abstinence d'une manière positive. 

En 2006, Anthony Bogaert a établi que les asexuels étaient bien différents des hommes ou des femmes ayant une baisse de la libido à un moment ou à un autre de leur existence. Leurs comportements peuvent paraître proches, mais certains asexuels ressentent tout de même des pulsions sexuelles, mais jamais vers quelqu'un d'autre. Des pulsions que les asexuels peuvent d'ailleurs combler par la masturbation. À la différence des personnes soufrant de frigidité, les asexuels ne se plaignent en général pas de leur condition, et arrivent à s'en accommoder. 

En France comme aux États-Unis, les associations d'asexuels cherchent à se faire connaître pour «montrer aux personnes asexuelles qu'elles ne sont pas seules», explique l'AVA.

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