Différentes études montrent que le taux moyen d’absentéisme oscille entre 6 et 11 % dans la fonction publique territoriale contre 4 % en moyenne dans le privé.
Représenté en jours d’absence par agent, l’absentéisme est en moyenne de 24,5 jours par an dans les communes, selon la Direction générale des collectivités locales (chiffres 2011). Certaines communes ont des résultats encore plus catastrophiques !
A Quimper, l’absentéisme atteint 29,7 jours (six semaines) par an et par agent, à Fécamp, c’est 27,6 jours… L’absentéisme génère évidemment des coûts. Des coûts directs d’une part : ils représentent le coût de remplacement de la personne absente, ses indemnités versées par l’assurance maladie… Les experts évaluent, dans un certain consensus, que 1 % d’absentéisme coûte 1 % de la masse salariale. Rapporté à l’ensemble de la masse salariale des effectifs employés par les communes, l’absentéisme pourrait donc coûter aux contribuables 3,5 milliards d’euros par an pour les seules villes ! Et les analyses des cours des comptes régionales donnent le tournis. Pour Auch, le coût direct de l’absentéisme est de 2 millions d’euros, à Arles, c’est 3,3 millions d’euros perdus chaque année.
Il existe une pratique pour le moins curieuse, rarement dénoncée, qui contribue à augmenter l’absentéisme. Il s’agit des congés supplémentaires aux congés légaux (cinq semaines), accordés par certains maires sans aucune base légale. Leur détection est difficile, car il faut contrôler le nombre d’heures travaillées par les agents et les comparer à la durée légale du travail.
Le travail des cours des comptes régionales, qui abordent de plus en plus fréquemment ces problématiques dans leurs rapports d’observations, est éclairant. Ainsi, à Albi, c’est 57 heures soit 7 jours de congés illégaux que la commune octroie à ses agents. A Strasbourg, c’est 5 jours de congés supplémentaires, à Toulouse, de 7 à 10 jours de plus par an et par agent…Et inexorablement, l’absentéisme s’accentue d’en moyenne 1 % par an, sans que les communes n’envisagent une réelle maîtrise du phénomène. A Strasbourg par exemple, depuis la mise en place du « plan de réduction de l’absentéisme » en 1999, celui-ci est passé de 22 à 37 jours par an et par agent…
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