Fermeture du site "adopteunnegre.com" : la Licra pourrait engager des poursuites

“Ce site vous choque ? C’est pourtant, transposé à la discrimination raciale, le même principe que le site de rencontre adopteunmec.com avec les femmes/hommes". Une explication poussive en introduction du site adopteunnegre.com, pour justifier le mauvais goût, voire le racisme dénoncé par la Licra, de la plateforme. Adopteunegre.com proposait en effet, de manière fictive, de faire son marché parmi une liste d'hommes noirs. Mais face aux critiques, ses fondateurs – dont on ignore l'identité et qui n'ont pas répondu à notre demande d'interview – ont fini par plier, fermant le site mercredi. Ouvert le 30 avril, il avait très rapidement créé le buzz sur Twitter et poussé la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) à saisir les autorités. "Nous n'avons jamais réussi à joindre qui que ce soit, explique pour Metro Alain Jakubowicz, président de lla Licra. Nous n'avons pas l'impression qu'ils aient fait le choix d'être transparents". 

Le site reprenait la même formule que celle d'adopteunmec avec des membres présentés comme des "produits" - "produits importés" chez adopteunnegre - et des "offres à la une" devenues "offwes à la une". Le visiteur pouvait voir la semaine "liquidation totale de tous les sans papiers" par exemple, ou encore l'offre spéciale "racaille" ou "fils d'ambassadeur". Le site reprenait aussi un vocabulaire bien connu des frontistes et autres tenants de l'extrême droite : "Le concept d'adopteunnegre.com est simple. Le client est roi et, en l'occurrence, il est aryen. Honneur aux blancs", expliquait le site dont personne ne connaît les fondateurs et qui pourraient être liés à un groupes de "trolls", ces internautes qui ont vocation à perturber des débats sur Internet, comme l'a révélé Les Inrocks. Trolls réunis au sein du GNAA, cité dans les sites "partenaires" en bas de la page d'adopteunnegre.com.