Un mort, quatre blessés, dont deux grièvement, massacrés à coups de pioche. On trouve parmi eux tous les âges et presque toutes les situations : un employé de supermarché de 24 ans qui rentrait du travail, un jeune homme de 19 ans qui vendait des journaux avec son père, un ouvrier de 50 ans, un retraité de 64 ans, un chômeur de 40 ans qui vivait avec sa vieille mère : leur seul point commun est d’être tous Italiens de souche. Ce sont les victimes faites ce matin dans les rues de Milan par Mada ‘Adam’ Kabobo, clandestin ghanéen de 31 ans.
Kabobo s’est acharné sur les malheureux avec une particulière férocité, continuant à les frapper alors qu’ils étaient déjà à terre. L’un d’entre eux, décédé à l’hôpital, a eu la boîte cranienne éclatée de quatre coups de pioche. Le Ghanéen a dépouillé ses victimes de leurs téléphones portables et de leurs portefeuilles « mais, selon les enquêteurs, il est peu probable, compte tenu de son extrême violence, que son mobile ait pu être le simple vol ».
Les journaux italiens rappellent les étapes de ce qu’Il Messaggero appelle « l’histoire migratoire de Mada Adam Kabobo ». Il est arrivé en Italie en 2011, ayant apparemment débarqué dans les Pouilles avec un bateau de clandestins. Il a fait l’objet d’un signalement photographique et a reçu un avis d’expulsion.
Détenu au centre d’identification et d’expulsion de Bari, il a participé en août à la révolte immigrée qui a dévasté la ville (photo ci-contre). Le bilan avait été de 98 blessés parmi les policiers, les pompiers, des automobilistes qui passaient et avaient été attaqués à coups de pierres, et les passagers d’un autobus pris d’assaut. On avait frôlé, déjà, un massacre puisque les immigrés s’apprêtaient à mettre le feu à l’autobus, où se trouvaient encore le chauffeur et trois femmes, si un policier n’était pas courageusement intervenu tout seul pour les en empêcher. Le gouvernement italien avait alors capitulé devant les émeutiers et promis d’examiner leurs demandes d’asile politique.
Quoiqu’il ne parle pas l’italien mais seulement « des bribes d’anglais », Mada Kabobo a donc demandé l’asile – quelle association immigrationniste s’est chargée de rédiger sa demande ? Il a obtenu en 2012 « un permis de séjour temporaire, prévu par la loi justement pour ceux qui sont en attente d’une décision quant à leur statut de réfugié ». La commission régionale chargée d’examiner son dossier a ensuite rejeté sa demande et son permis de séjour a automatiquement expiré.
« Kabobo, cependant, comme beaucoup d’autres immigrés auquel l’asile est refusé, dépose un recours au tribunal contre la décision. En conséquence, “pour des raisons de justice”, quoique en situation irrégulière sur le territoire italien, il devient de fait “inexpulsable” puisqu’il ne peut pas être éloigné du territoire avant que son cas n’ait été tranché juridiquement. Entre temps, il collectionne une petite série de délits qui vont des atteintes au patrimoine au vandalisme et à la résistance violente à agent de la force publique. »
Il est contrôlé à plusieurs reprises par la police, en particulier dans la région de Milan mi-avril, sans aucune conséquence. Il ne semble pas avoir eu de domicile fixe et il ne fait pas partie des immigrés officiellement recensés et aidés par la municipalité de Milan. « On ne peut cependant exclure, écrit Il Messaggero, qu’il ait pu profiter des services humanitaires d’autres organisations ou associations qui assurent un soutien aux immigrés non-européens ».
Source