L'ex-ministre de l'Intérieur est suspecté d'avoir favorisé, en 2008, l’embauche d'un de ses proches au cabinet de la ministre du Logement...
Une nouvelle affaire Guéant? Selon Le Monde, l’ancien ministre de l’Intérieur est implicitement visé par une information judiciaire ouverte par le Parquet de Nanterre contre X pour «détournement de fonds publics, complicité et recel». Claude Guéant est suspecté d’avoir favorisé en 2008 l’embauche de Philippe Pemezec, le maire UMP du Plessis-Robinson, dans les Hauts-de-Seine, au cabinet de Christine Boutin alors ministre du Logement.
5.500 euros pour écrire un rapport mensuel
L’affaire commence en novembre 2007, quand l’élection de Philippe Pemezec comme député des Hauts-de-Seine est invalidée par le conseil constitutionnel. L’élu perd alors ses 5.500 euros d’indemnités mensuels et «se plaint de sa situation en haut lieu», selon Le Monde. Trois mois plus tard, il est embauché au cabinet de Christine Boutin, en tant que «chargé de mission sur l’accession sociale à la propriété».
Il doit écrire chaque mois un rapport, en échange d’un salaire de 5.500 euros par mois. Sauf que les notes que rend Philippe Pemezec n’auraient été que de «pâles plagiats de documents existants», indique le quotidien du soir. Le contrat de l’élu est finalement rompu un an avant le terme, en juin 2010, quand Benoist Apparu succède à Christine Boutin au ministère du Logement.
Imposé par Guéant, selon Boutin
D’après le journal, la présidente du PCD et son ancien directeur de cabinet ont affirmé aux enquêteurs que l’embauche de Philippe Pemezec leur avait été imposée par Claude Guéant, qui était alors secrétaire général de l’Elysée et qui connait bien l’élu des Hauts-de-Seine.
L’avocat de Claude Guéant a rejeté ces accusations. Selon Jean-Yves Dupeux, interrogé par Le Monde, l’ex-ministre de l’Intérieur «a bien dirigé Philippe Pemezec vers le ministère du logement, mais en considérant seulement que qu’il avait une réelle connaissance de ce secteur.» Une thèse défendue également par Philippe Pemezec, qui a assuré au quotidien avoir réellement «travaillé au cabinet de Mme Boutin et rédigé des rapports». Christine Boutin, elle, n’a pas encore réagi.
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