Quelques heures avant la deuxième conférence de presse du président Hollande, l’annonce officielle de l’entrée de la France en récession tombe comme la cerise sur le gâteau d’une très mauvaise première année à l'Elysée. Commentaires de la presse étrangère.
"La mauvaise fin d’une mauvaise année pour François Hollande", titre le New Statesman après l’annonce officielle de l’entrée en récession de l’économie française. Des chiffres plus mauvais que prévus qui viennent grossir les multiples fronts auxquels est confronté François Hollande.
Le président français s’attellera cet après-midi (hier), lors de la deuxième conférence de presse depuis son intronisation, à un véritable "travail d’Hercule", écrit The Daily Telegraph : "Convaincre la France qu’il existe un antidote à la mauvaise ambiance qui règne en France." Le président aura beau marteler que "le pire est derrière nous" d’un point de vue économique et que maintes réformes sont en cours, poursuit le quotidien, il n’arrivera que difficilement à se défaire de l’image d'"un homme toujours plus isolé et démuni, comme le dépeint le tout récent documentaire Le Pouvoir (de Patrick Rotman), ce cauchemar médiatique censé au départ faire l’éloge d’une nouvelle ère de transparence de la vie publique en offrant un accès sans précédent au travail interne de l’Elysée".
Un an après son investiture, "plus que jamais, écrit le correspondant britannique, le surnom de Flanby lui colle à la peau". Et le journaliste de conclure sur le "coup de grâce" donné au président par la pique diabolique qu'aurait lancée Jérôme Cahuzac, son ancien ministre du Budget : "C’est moins grave de mentir pendant quinze secondes devant 577 députés que de mentir depuis un an sur l’état de la France, comme le fait François Hollande."
En Allemagne aussi, le manque de crédibilité du président est regardé comme l'obstacle majeur au redressement français : "Comment François Hollande peut-il justifier auprès de la population la nécessité de réformer quand son gouvernement est ébranlé par des scandales ?"s’interroge Die Welt. "François Hollande, élu par les Français avec beaucoup d'espoir, se révèle être un président hésitant qui ne réussit pas à montrer le chemin pour sortir de la crise. C'est pourquoi ses citoyens ne lui font plus confiance. Et, comme le chef d'Etat pusillanime n'a pas droit à un succès, il cherche des boucs émissaires à ses problèmes : l’Allemagne et la BCE [Banque centrale européenne]."
Mais pour le journal libéral italien Il Foglio, plus que François Hollande, c’est la France elle-même qui est en cause. Et si le président espère avec son paquet de réformes être le Schröder français, le journal rappelle que, à la différence de l'Allemagne des années 2003-2004, la France qui refuse l'austérité "n’est pas un pays pour les réformes", bien qu'aujourd'hui ce soit elle le malade de l’Europe.
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