Les entreprises ont supprimé 20.300 emplois durant les trois premiers mois de l'année. Les destructions de postes s'accélèrent dans l'industrie.
La France en récession continue sans surprise de détruire des emplois. Durant les trois premiers mois de l'année, le secteur privé a perdu 20.300 postes, soit une baisse de 0,1%, indique l'Insee ce jeudi. C'est deux fois moins qu'au quatrième trimestre 2012 (-44.600 emplois) grâce au secteur de l'intérim, qui redresse la tête avec 11.400 emplois créés (+2,2%). L'emploi intérimaire était en baisse depuis mi-2011: il a perdu, en un an, 46.500 postes, soit 8,2% de ses effectifs.
C'est bien le seul signal positif des statistiques de l'Insee. Hors intérim, l'emploi marchand essuie une baisse de 31.700 postes, soit -0,2%. L'industrie paie le plus lourd tribut à la crise, avec plus de la moitié des destructions d'emplois totales (-13.400 emplois, soit -0,4%). La construction continue d'accuser le coup (-4800 emplois). Dans ces circonstances, le secteur tertiaire limite la casse (-2000 emplois) après une fin d'année 2012 catastrophique (-28.200 emplois entre octobre et décembre).
Sur un an, le secteur privé a vu au total 133.800 emplois disparaître, dont 74.200 détruits dans le seul secteur tertiaire. Le rythme le plus rapide de destructions d'emplois depuis 2009.
«Si les chiffres d'aujourd'hui sont moins mauvais qu'attendu, il faut s'attendre à de nouvelles destructions d'emplois ces prochains trimestres», prévoit Dominique Barbet, économiste chez BNP Paribas. Lui ne croit pas à une «inversion de la courbe du chômage» d'ici la fin de l'année, comme le promet François Hollande.
Faible hausse des salaires
Deux autres statistiques publiées ce mercredi également n'incitent pas à l'optimisme. D'abord, les industriels prévoient une baisse de 4% de leurs investissements en 2013, selon la dernière enquête trimestrielle de l'Insee. Ensuite, le salaire mensuel de base n'a progressé que de 0,7% au premier trimestre. C'est peu pour un début d'année, période traditionnelle de revalorisations salariales. Pas de quoi inciter les Français à consommer, donc à soutenir la croissance.
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