Ce militant bergeracois de la Manif pour tous, âgé de 58 ans, a cessé de manger il y a huit jours.
Dimanche 12 mai au soir, ce Bergeracois a pris son dernier repas. Ce père de deux enfants âgé de 58 ans, a entamé il y a plus d’une semaine maintenant une grève de la fin pour le retrait de la loi Taubira ouvrant le droit au « mariage pour tous ».
Militant de la Manif pour tous, il a décidé de ne plus se satisfaire des défilés et des pétitions. Bien que la loi ait été promulguée par le président Hollande. « Je me suis demandé ce qu’amène ce mouvement. Des millions de personnes ne sont pas entendues. Il faut aller au-delà. J’ai donc repris mes lectures de jeunesse », confie ce géologue, universitaire. Il cite Gandhi, Lanza del Vasto, militant de la paix italien. « Dans le monde d’aujourd’hui, pour être écouté, faut-il aller jusqu’au bout ? Moi, j’ai décidé de le faire. » Son but : obtenir le retrait de la loi.
Premier maillon d’une chaîne
Il se définit comme le premier maillon d’une chaîne qu’il espère voir prendre de l’ampleur, celle des « Jeûneurs - grévistes de la faim ». Il parle également de son fils, étudiant à Paris, et militant de la première heure de la Manif pour tous. « Il était dans les premiers interpellés », pour, selon lui, « des actes de non-violence ».
Dès l’annonce au réseau national de son initiative, il dit avoir reçu plusieurs soutiens. « On peut soutenir de plusieurs façons, plaide-t-il. Directement en faisant la même chose, ou indirectement, par la pensée, la prière. » Il ne craint pas d’être un cas isolé. « Si je ne suis pas suivi, cela n’aura pas d’importance. L’acte est posé. »
« On peut retirer une loi »
Alors que depuis neuf jours il n’a pas avalé un aliment solide, sa motivation reste intacte. « Je compte aller jusqu’au moment où je serai entendu. » Il reconnaît que sa mission, amener le gouvernement à retirer la loi, relève de la gageure. « En apparence seulement. Car on peut retirer une loi, l’abroger, la modifier. » Avant de cesser de s’alimenter, il a consulté ses proches, dont le coordinateur de la Manif pour tous en Dordogne, Pierre Demoor. « Je voulais m’assurer de la pertinence de mon action. Voir si ce message peut être audible. »
Un message qu’il veut « intrinsèquement non violent ». « Je leur dis (NDLR : aux responsables politiques), ‘‘je ne vous en veux pas’’. Je pose un acte fort, grave. Car la loi qui vient d’être adoptée est grave. Certains enfants n’auront pas le droit d’avoir un père et une mère pour des raisons idéologiques. »
Pour lui, la grève de la faim est donc le dernier recours. « C’est le stade ultime de la non-violence que l’on s’adresse à soi-même. » Alors, s’il confesse « avoir encore quelques réserves », il se dit fatigué. Mais il sera à Paris dimanche pour la manifestation nationale.
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