Une femme qui a défié les agresseurs suspectés d'avoir tué à coups de couteaux mercredi à Londres un soldat britannique, a affirmé qu'elle était intervenue parce qu'elle pensait qu'il valait mieux que «les armes soient pointées sur une seule personne» et non sur les passants et enfants qui commençaient à sortir des écoles.
La chef scoute Ingrid Loyau-Kennett, âgée de 48 ans, a déclaré que l'un des hommes lui a dit qu'ils voulaient «démarrer une guerre à Londres ce soir» lorsqu'elle leur a demandé pourquoi ils avaient mené l'agression, a-t-elle expliqué au Daily Telegraph qui publie ce témoignage jeudi.
La mère de deux enfants a accouru après avoir aperçu la victime étendue sur le sol et a tenté de prendre son pouls. Ce n'est qu'à ce moment qu'elle a remarqué l'arsenal composé notamment de couteaux et d'un revolver. «Il n'était pas drogué, n'était pas alcoolique ou saoul, il était juste ébranlé, bouleversé», a-t-elle raconté à propos d'un des deux hommes, selon le journal.
La mère de famille leur demande de donner leurs armes
«J'ai dit -maintenant c'est vous contre une multitude de gens, vous allez perdre, que voudriez-vous faire ?- et il a répondu -Je voudrais rester et combattre-». Elle a ensuite approché le second suspect et lui a demandé de donner ses armes. «J'ai pensé que c'était mieux qu'elles soient pointées vers une personne comme moi plutôt que vers quiconque au moment où des enfants commençaient à quitter l'école», a-t-elle confié au Daily Telegraph.
Un acte très courageux quelques instants après le massacre d'un soldat britannique en pleine rue de Londres par ces deux hommes qui ont ensuite attendus une vingtaine de minutes avant d'être blessés par la police. Scotland Yard refuse de dire s'il s'agit d'un acte terroriste. Mais le Premier ministre David Cameron, n'en doute pas. Depuis Paris, où il devait dîner à l'Elysée, il a dénoncé un «acte barbare», une «attaque épouvantable», «manifestement de nature terroriste».
Une vidéo diffusée sur ITV, prise par un passant au moment du drame, avant l'arrivée de la police, montre un homme de couleur les mains couvertes de sang et tenant un couteau et une machette ensanglantés. L'homme, très agité, déclare: «je demande pardon aux femmes qui ont assisté à cela mais dans nos pays nos femmes doivent assister à de pareilles choses.»
Un crime au nom d'Allah
«Votre peuple ne sera jamais en sécurité. Chassez votre gouvernement. Il ne se soucie pas de vous», ajoute cet homme.
Selon la police, la victime a été prise à partie en début d'après-midi par ses deux agresseurs dans John Wilson Street, à Woolwich. Quand les policiers sont arrivés sur place, ils n'ont pu que constater son décès. D'après certains médias, les agresseurs ont tenté de le décapiter en criant en arabe «Allah est le plus grand !».
Une réunion d'urgence du gouvernement s'est déroulée mercredi avant une nouvelle prévue jeudi. La sécurité a été renforcée à la caserne Woolwich qui se trouve à 400 mètres des lieux du drame et dans toutes les casernes de Londres.
Après le meurtre des émeutes ont éclaté en soirée à Woolwich, selon Skynews. Entre 70 et 100 membres de la Ligue de défense anglaise, un mouvement politique d'extrême-droite, ont jeté bouteilles et projectiles divers sur la police. Par ailleurs, deux mosquées ont été attaquées. A Braintree, dans l'Essex, un homme de 43 ans a été interpellé. Il est soupçonné de tentative d'incendie criminel. La police du Kent a mis en garde à vue un homme soupçonné d'avoir vandalisé une mosquée de Gillingham. A priori, ils s'agissait de tags racistes.
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