La présidente de la commission de la culture et de l’éducation du Sénat, l'écologiste Marie-Christine Blandin, pointe le passage sur le «sang impur». Elle dénonce «un appel à la xénophobie» et «un appel à la violence sanguinaire» qu’elle rattache aux «récents événements» de l’attentat terroriste à Londres.
Le sujet revient plus ou moins régulièrement sur la table : modifier les paroles de la Marseillaise. Ce vendredi, c’est la sénatrice d’Europe Ecologie-Les Verts Marie-Christine Blandin qui l’a proposé, dans le cadre de l’examen du projet de loi sur la « refondation de l’école ».
« Chaque loi sur l’école mentionne ou veut faire apprendre l’hymne national. (…) Je veux partagez avec vous mon émotion sur le sujet », a commencé la présidente de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat. « Il y a cette fameuse phrase, "qu’un sang impur abreuve nos sillons". Il faut quand même que nous réfléchissions au fait que cette phrase véhicule vraiment des messages d’un autre âge. Et hors du contexte révolutionnaire, c’est quand même une hérésie scientifique », affirme Marie-Christine Blandin.
« Phrase alternative »
La sénatrice du groupe écologiste ajoute : « C’est un appel à la xénophobie (…) et c’est un appel à la violence sanguinaire et de récents événements, qui ont couvert tous les écrans des medias, nous montrent bien que le sujet est quand même d’actualité ». Elle « rêve d’un jour où il nous sera proposé une phrase alternative à ce petit morceau qui (lui) semble vraiment porteur d’un doute affreux ».
Marie-Christine Blandin se « félicite » cependant « que dans la rédaction du texte il soit marqué : "l’apprentissage des valeurs et symboles, l’hymne national et son histoire". Car les enseignants auront l’opportunité de mettre cette phrase dans son contexte et qu’elle ne soit pas prise au premier degré ». La sénatrice ne dit pas si elle souhaite aussi changer l’air. Il est vrai que Serge Gainsbourg s’en était déjà chargé dans une célèbre version reggae.
Dans l’après-midi, les réactions se sont succédé sur Twitter, notamment à droite. Le député UMP Eric Ciotti, soutien de François Fillon, affirme que « la gauche n'a pas fini d'abîmer la République et ses symboles ».
Le vice-président du Front national, Florian Philippot, a lui aussi réagi. Il demande carrément la démission du Sénat de Marie-Christine Blandin.
Source