Témoignage d'un lecteur sur la manifestation :
"Hier, comme bon nombre de mes concitoyens, je suis allé à Paris manifester ma désapprobation à la loi Taubira. Après celle-ci, ma sœur et moi-même souhaitions participer aux veilleurs pour la nuit. Dans un premier temps, voyant un groupe de veilleurs s’installer avenue de Breteuil, nous avons grossi leur nombre. Vers 20h30, apprenant que le groupe principal des veilleurs se situait en face du pont Alexandre III, nous nous sommes déplacés pour les rejoindre par le boulevard des invalides. Un barrage d’une trentaine de CRS nous empêche d’accéder à l’esplanade des invalides au niveau du carrefour de la rue de Grenelle et de la rue de Talleyrand. Nous insistons pour passer et ces derniers nous réplique de manière agressive mais sans violence physique que c’est impossible et qu’il fallait partir. Une vingtaine de passant, tout au plus, était présent et souhaitait comme nous franchir ce barrage.
Un jeune homme de 22 ans, voyant 2 personnes autorisées par les CRS à franchir ce barrage demande également à passer. Une fois de plus le CRS répond vertement qu’il ne faut pas y songer et qu’il doit "dégager". Ce jeune homme fait demi-tour un peu exaspéré, prend son téléphone pour répondre ou passer un appel téléphonique. A ce moment 3 CRS se jettent sur lui, l’emmènent derrière un véhicule de police, le mettent à terre et le rouent de coup avec une violence inouïe.
Presque immédiatement après, entre 20 et 30 jeunes vêtus la plupart en blouson avec une apparence qui dénote par rapport aux manifestants arrivent sans qu’on sache d’où ils viennent, sont autorisés à franchir le barrage. Une dizaine de mètres au-delà du barrage certains retirent leur blouson qui laisse apparaître des T-shirts avec des croix gammées.
Qui étaient ces jeunes ? Policiers ou autre chose, je n’en sais rien mais je sais qu’ils ont pu franchir avec la complicité des CRS. Bien sur, ma sœur et moi avons témoigné toute la soirée de ce que nous avons vu. Ma sœur parlant plus volontiers de la violence insupportable des forces de l’ordre censées protégées les Français des gens malhonnêtes. Moi choqué plus par la complicité des CRS avec ces gens dit d’extrême droite. Pour beaucoup, la rumeur circulait déjà que des voyous avec un casier judiciaire étaient "formés" par les CRS pour se faire passer pour des gens d’extrême droite. Ce que j’ai retenu de cette soirée, c’est que j’ai vu d’un coté des manifestants particulièrement pacifiques et d’un autre des CRS d’une violence inadmissible complices de casseurs soi disant d’extrême droite."
Un autre lecteur : "Les "croix gammées" en tenue ostensible avaient eu l'autorisation de la police d'entrer dans l'après-midi dans l'enceinte des Invalides (côté Vauban) alors que le commun de la foule était à cet endroit refoulé."
Un autre lecteur : "J’étais présent lors de la scène décrite dans l’article dont le titre est rappelé en objet. Sur la 1ère photo à l’arrière-plan, on voit deux CRS esquintant le garçon maintenu à terre. On a tenté de le masquer entre deux camions pour agir tranquille, et on l’a déplacé un peu plus loin quand on s’est aperçu qu’il pouvait y avoir des témoins à la scène.
Sur la 2e photo à l’avant-plan, on voit le chef de groupe auteur principal et responsable des violences. Nous avons retrouvé le jeune homme une heure et demie après à une station de métro d’où il s’apprêtait à tenter de porter plainte. Il était couvert d’ecchymoses au visage. En outre, la police filmait les témoins, peut-être pour les intimider, en infraction complète avec le droit à l’image. Mais comment le faire respecter par ceux qui sont à la fois juges et parties dans l’état d’énervement dans lequel ils étaient !
Source avec témoignages de confirmation