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L’immigration de masse rend impossible l’intégration…

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Au lendemain de la manifestation du 26 mai qui a mobilisé des centaines de milliers de Français, retour sur la « faible » réaction des forces de l’ordre face aux casseurs, lors de la célébration du troisième titre de champion de France du PSG. Beaucoup d’opposants au Mariage pour tous dénonçant un deux poids deux mesures dans la répression policière. Comment expliquer le malaise des politiques et leurs difficultés à condamner avec la plus grande fermeté les violences de ces casseurs ? Éléments de réponse avec Malika Sorel-Sutter, membre du Haut Conseil à l’Intégration et auteur de Immigration-intégration : Le langage de vérité. Deuxième volet. 

Marine Le Pen, présidente du Front national, a attribué les violences à « l’échec de la politique d’intégration et d’une immigration de masse ». Qu’en pensez-vous ? 
C’est ce que Georges Marchais disait déjà en 1981, et c’est aussi le discours tenu par Michel Rocard comme Premier ministre en 1990. Georges Marchais demandait l’arrêt de l’immigration et insistait sur les conflits culturels qui rendaient difficile la cohabitation sur le terrain. Michel Rocard alertait sur les menaces qui pesaient sur notre société si elle persistait à accueillir un « flux massif et incontrôlé ». Les menaces étaient, selon lui, d’hypothéquer l’équilibre social de la nation et de ruiner les chances d’intégration des immigrés déjà présents sur le territoire. C’est exactement ce qui s’est produit. L’importance des flux migratoires, dans lesquels je range également le regroupement familial, a conduit à la reconstitution des sociétés d’origine sur le sol d’accueil. Dans ces conditions, l’intégration devient impossible puisqu’on se retrouve dans une situation de juxtaposition de communautés, chacune voulant vivre selon ses propres normes collectives. D’où les tensions, puis la violence. 

Une partie de la violence vient aussi de la facilité avec laquelle certains peuvent se procurer de l’argent sans encourir grand-chose : ici, des familles vivent du trafic de drogue de leurs enfants ; là, de trafic de cigarettes. Lors de manifestations, on casse les vitrines des magasins et on se sert. Au moment des fêtes de Noël, des entrepôts ont été dévalisés. En juillet 2011, un train de marchandises high-tech a même été stoppé à Marseille et dévalisé par une vingtaine de bandits. On se demande comment ils se procurent les informations au sujet des horaires et contenus des trains de marchandises ou des convois de fonds… Soit ils sont devins, soit ils disposent d’indics à l’intérieur des structures. 

Votre question sur le Front national me donne l’occasion de dire que, sur ce sujet de l’immigration, la responsabilité est partagée par tous les partis politiques. Tour à tour, ils l’instrumentalisent alors qu’ils auraient dû en débattre sereinement – y compris à huis clos – afin d’adopter des politiques responsables, car cela concerne la cohésion nationale. Mais aucun ne souhaite que ce sujet soit réglé, car aucun n’a intérêt à ce que l’autre réussisse. Le comportement du Parti socialiste sur ce sujet, tout le monde le connaît désormais. C’est lui qui a travaillé à faire monter le Front national afin que ce dernier affaiblisse suffisamment la droite. Pari gagné. Le Front national lui-même n’avait strictement aucun intérêt à ce que la droite réussisse. Je me souviens que, très régulièrement, lorsque la droite tentait de mettre en œuvre une idée intéressante, Marine Le Pen faisait des sorties tonitruantes et tentait de tout saborder. Souvenez-vous de sa mise en scène pour décerner à Claude Guéant, alors ministre de l’Intérieur, la carte du FN au motif qu’il agissait sur ce sujet. Je ne cherche pas là à dédouaner la droite, qui est également largement responsable puisqu’elle a longtemps été au pouvoir avec un Jacques Chirac qui n’a pas compris grand-chose et un Nicolas Sarkozy qui a compris trop tard dans son quinquennat la réalité de ce sujet. Ce que je veux simplement dire, c’est que les partis politiques doivent placer cette question au-dessus de leurs intérêts partisans. Ils ne le feront malheureusement pas, car l’attrait du pouvoir et surtout des privilèges qui lui sont rattachés reste trop fort. 

L’État est-il trop laxiste face à la montée de ces violences ?
C’est le moins qu’on puisse dire. Comme chacun sait, une sanction est réputée efficace si et seulement si elle dissuade le passage à l’acte. La prison, même s’il faut bien entendu en passer par là pour certains actes commis, ne dissuade pas et apporte même parfois une reconnaissance des pairs. Là aussi, j’ai donné dans mes livres de nombreuses solutions et voies à emprunter en insistant sur le fait qu’il faut tout mener de front et adopter une approche multidimensionnelle. Il faut agir simultanément sur tout ce qui pose problème, de l’ouverture inconsidérée des frontières au code de la nationalité, en passant par l’école qui est dépassée par les événements et dont on continue pourtant à charger la barque en pensant qu’elle peut tout à elle seule.

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