Une nouvelle approche de la religion est apparue, qui n'avait plus pour but de s'adapter aux valeurs laïques, mais de redonner un fondement sacré à l'organisation de la société, au besoin en changeant la société. Sous des formes multiples, cette approche plaidait pour l'abandon du modernisme, qui avait échoué et dont on pouvait attribuer ses retours en arrière et ses impasses à la rupture de Dieu. Le souci principal n'était plus l'aggiornamento, mais une "deuxième évangélisation de l'Europe", ce n'était plus la modernisation de l'islam mais "l'islamisation de la modernité" ".
Gilles Kepel, La Revanche de Dieu