Contrôle, surveillance et traçabilité sont désormais un mode de vie. C'est le fichage systématique : STIC, FNAEG, Vélib' ou Navigo. C'est l'accompagnement permanent : téléphone portable ou GPS. C'est le regard perpétuel : vidéosurveillance ou cookies. Ces nouvelles technologies, en pénétrant toutes les activités humaines, ont rendu l'anonymat obsolète.
Beaucoup se contentent de l'illusion d'être, grâce à la gestion électronique, protégés contre le voisin pédophile, les retards de trains, les agressions inopinées. Bien peu réalisent que cette sécurité totale - et totalement fantasmée - contre le temps perdu et les événements fortement improbables, se paie d'une vulnérabilité inédite à l'égard de l’État et des entreprises. La France d'aujourd'hui, c'est pour certains une grande prison, pour d'autres une vaste garderie, c'est en tout cas un traitement continu de la population, tantôt bien traitée ou maltraitée, mais certainement toujours gérée. Nous ne sommes plus que " des chiffres dans des graphiques que dressent des imbéciles ". Les industriels et l’État ont fait de nous les jouets de la marchandise numérique, devenue un mode de vie incontournable. Incontournables ainsi, ses effets dévastateurs sur la santé et l'environnement, depuis les ondes électromagnétiques jusqu'à la pollution inédite générée par ces milliards de gadgets. Inévitables, ses effets délétères sur les relations humaines, disloquées par les sollicitations permanentes des machines, et prisonnières d'une tyrannie de la nouveauté qui rend nos grands-parents, et parfois nos parents, " complètement hors du coup ". De 1978 à 2007, la CNIL fut l'instrument de cette progressive réduction en esclavage, qu'elle facilita considérablement, en la présentant comme nécessaire et conforme à la liberté.
Groupe Oblomoff, Un futur sans avenir