Un rat a causé un court-circuit et entraîné un panne de distributeurs d’électricité qui a paralysé la semaine dernière durant près de trente heures une partie des systèmes de refroidissement de la centrale nucléaire de Fukushima, a confirmé aujourd’hui la compagnie Tepco." (AFP 25/3/2013) Or, une panne prolongée d’électricité aurait pu provoquer une réaction hors de contrôle de la piscine du réacteur n°4 de la centrale, juchée à 30 mètres du sol sur un bâtiment ébranlé : "Lundi 18 mars, vers 19 heures, locales (10 heures GMT), le courant s’était brutalement interrompu dans une partie des installations de Fukushima Daichi, stoppant les dispositifs de refroidissement des piscines de désactivation des réacteurs nucléaires 1,3 et 4, et d’un bassin commun, dans lequel sont immergés des milliers d’assemblages de combustible usé." Selon le physicien français Jean-Louis Basdevant, la piscine ne tient que grâce aux "forces de l’esprit" (Le Nouvel Observateur, 22/8/2013).
La dissémination dans l’atmosphère des 264 tonnes de combustibles nucléaires qui y sont entreposées pourrait dégager au moins dix fois plus de radioactivité que l’accident de Tchernobyl. La conséquence pourrait conduire à l’évacuation (théorique) de l’hémisphère Nord du globe. Pas besoin de faire un dessin : le nucléaire, c’est à peine plus de 1% de la production énergétique mondiale mais c’est un risque mortel pour 100% de l’humanité présente et à venir. Voilà comment un simple rat pourrait mettre fin à 150 000 ans d’histoire humaine sur Terre. Jusqu’à présent, les scientifiques s’effrayaient davantage de la venue d’un nouveau séisme survenant avant l’évacuation de la piscine prévue dans un délai de quelques années. Tout cela pour un simple rat…, ça rappelle la parabole de l’effet papillon. un système devenu aussi complexe et fragile que le nôtre ne tient donc qu’à un fil. Néanmoins rassure-vous "la situation est sous contrôle" comme diraient l’ex présidente d’AREVA Anne Lauvergeon et ses amis nucléocrates.
La Décroissance N°98