Paris, dimanche 9 juin 2013. Les internationaux de France de tennis, à Roland Garros, touchent à leur fin. C’est la grande finale, suivie dans le monde entier. Surgit alors, sorti de nulle part, un courageux hommen brandissant un fumigène. Après quelques foulées sur la terre battue, il est immédiatement maitrisé par la sécurité. Plus haut, ses camarades ont déployé une banderole hostile à la loi de dénaturation du mariage. La réaction de l’assistance fut un mélange de huées et de quolibets.
"Manifester, ça va cinq minutes, mais ne troublez pas nos divertissements du dimanche après midi !", semblaient s’écrier les bougres de l’assistance. C’est à vous, les cracheurs de huées en chapeau de paille et polo Lacoste, que je m’adresse. Et aussi à vous, les journalistes bien-pensants, à l’indignation sélective et à la plume médiocre.
Messieurs les conformistes empâtés, vous avez eu tort d’huer ce jeune homme, et de le vouer aux gémonies.
A-t-il outrepassé les règles lors de son acte ? Oui, évidemment. Il a commis un acte interdit. Il a interrompu la finale d’un tournoi prestigieux. Mais il l’a fait pour défendre le droit naturel et le bon sens. Quant à vous, vos quolibets ont illustré votre manque d’élégance.
A-t-il été trop loin, a-t-il mérité de se faire coffrer ? Peut-être. Au moins a-t-il eu le courage de convertir ses pensées et paroles en actes. Un acte qui peut sembler dérisoire vu de France, mais l’image de ce hommen foulant la terre battue a fait le tour du monde.
Plus personne à l’étranger n’ignore désormais le fossé séparant, en France, le pays légal et le pays réel.
Vous êtes l’élite conformiste, offusquée d’avoir manqué quelques secondes de jouissance à cause d’un jeune effronté.
Nous sommes la jeune génération du pays réel, décidée à "gueuler la vérité", quitte à subir vos quolibets. Au moins, nous nous battons pour un idéal, une vision de l’Homme dépassant son propre nombril. Cette génération ne lâchera rien. Ce slogan n’est pas un vain mot, il est appliqué à la lettre. Vos anathèmes ne nous atteignent pas.
Voilà pourquoi il faut être solidaire du jeune hommen du court central, et de ses camarades présents à Roland Garros. A l’instant où votre serviteur écrit ces lignes, ces Hommen, placés en garde-à-vue, sont interrogés en présence de leurs avocats.
« C’est la fièvre de la jeunesse qui maintient le reste du monde à la température normale. Quand la jeunesse se refroidit, le reste du monde claque des dents. » (Georges Bernanos)
Le rouge et le noir