Le fait serait cocasse, s’il n’était inquiétant quant à l’état d’esprit qui règne au sein des autorités. L’abbé Didier Pirrodon, curé de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or a été emmené au poste de police de son village, alors qu’il participait à la cérémonie habituelle qui accompagne la sortie d’une nouvelle promotion à l’École nationale supérieure de la police.
Alors que plusieurs familles étaient venues manifester pacifiquement en soutien à Nicolas, l’abbé Pirrodon a appris que celles-ci étaient retenues par la police. Sans doute rendues nerveuses par la présence de Manuel Valls et de Jean-Marc Ayrault, les forces de l’ordre ont cru utile de brider une nouvelle fois la liberté d’expression pacifique et démocratique.
Attendant la fin de la cérémonie, l’abbé Didier Pirrodon est allé se plaindre auprès du maire et du préfet de ce que ses paroissiens étaient retenus sans motif légitime. Mal en a pris à ce prêtre déterminé, puisqu’il lui a sur le champ été demandé de quitter les lieux, avant qu’on ne décide d’emmener au poste ce « dangereux énergumène ». Toutes les personnes sortant de l’église ont également subi un contrôle d’identité.
Les paroissiens de l’abbé Didier Pirrodon savent que cet excellent pasteur n’avait pas toujours été bien accueilli à son arrivée. D’après notre enquête, certains bourgeois locaux s’étaient permis d’émettre de nombreux jugements négatifs. En cause, le dynamisme de sa jeunesse, sa défense des valeurs chrétiennes, ainsi qu’une liturgie très soignée.
Pourtant, les faits sont là pour lui donner raison : il a drainé dans son église un nombre considérable de fidèles qui ne supportent plus guère les prêtres des paroisses voisines. Gageons qu’il n’en gagnera que davantage l’estime et l’affection de ses paroissiens.
Le rouge et le noir