Vendre ses bébés pour assurer ses fins de mois était-il en train de devenir un mode de fonctionnement habituel chez cette femme de 34 ans ? On peut se poser la question avec les nouvelles informations que nous avons pu vérifier, hier. En effet, de source proche du dossier, on apprend qu'Aurore, cette mère de famille incarcérée le 7 juin dernier, s'apprêtait à escroquer un autre couple homosexuel qui habite dans le Loir-et-Cher. Comme pour le précédent couple toulousain victime d'une arnaque, le contact a été établi par le biais d'un forum spécialisé où couples en mal d'enfant et futures mères porteuses prennent rendez-vous. On ignore jusqu'où les tractations étaient allées.
Un arrangement pour 15.000 euros
Ce qui est en revanche établi, c'est que cette mère de famille a escroqué un couple d'hommes de Toulouse avec qui elle avait passé un arrangement pour un montant de 15.000 euros. En juin 2012, Aurore s'était rendue à leur domicile et s'était inséminée elle-même avec le sperme de l'un des deux compagnons. Un premier versement de 9.000 euros lui était versé, le solde devant être payé à la remise de l'enfant.
En mars dernier, elle donnait naissance à un petit garçon à la polyclinique de La Chaussée-Saint-Victor. Mais Aurore appelait le couple toulousain pour l'informer que le bébé était mort-né. Dans le même temps, elle vendait l'enfant à un couple domicilié dans le département de la Seine-Maritime et ce pour une dizaine de milliers d'euros. Le père a d'ailleurs déclaré l'enfant au service d'état civil de sa commune. Le bébé se trouve toujours dans cette famille, la justice ayant vérifié qu'il y est élevé dans de bonnes conditions et que sa santé et sa sécurité sont assurées. Ceci dans l'attente d'une éventuelle action sur le plan civil de la part du père biologique de Toulouse qui, légitimement, peut en revendiquer la paternité.
L'escroquerie a justement été découverte quand Alexandre, ce père biologique a appelé la polyclinique de La Chaussée-Saint-Victor pour demander où se trouvait l'enfant car il n'a jamais cru à la thèse du nourrisson mort-né fournie par Aurore. Le comportement de la mère avait déjà éveillé les soupçons des infirmières et le parquet, alerté, avait diligenté une enquête.
Le 5 juin, les enquêteurs de la PJ de Tours l'ont arrêtée et placée en garde à vue. Aurore est depuis incarcérée à la maison d'arrêt d'Orléans, sa première demande de remise en liberté a été refusée le 20 juin dernier. Les premières investigations ont établi que la mise en cause, qui a eu quatre enfants avec son époux, avait ensuite mis au monde un cinquième enfant, une petite fille née en 2008 qui a été donnée à un couple qui ne pouvait pas avoir d'enfant. Elle a ensuite accouché à Tours en mars 2012 d'un petit garçon conçu cette fois avec un autre père biologique que son époux. Ce nourrisson aurait fait l'objet d'une première transaction frauduleuse ce qui n'a, pour l'instant, pas été démontré par l'information judiciaire. L'avocat d'Aurore a indiqué au moment où l'affaire a été révélée que c'est le surendettement qui aurait poussé sa cliente à devenir une mère porteuse… doublée d'un escroc si les accusations portées contre elle sont confirmées. Rappelons enfin que des poursuites pour provocation à l'abandon d'enfant peuvent être exercées contre les personnes qui ont eu recours aux services d'Aurore.
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