L'État hébreu explique avoir tracé des lignes rouges conformément à ses propres intérêts, et qu'il est prêt à les faire respecter.
Correspondant à Jérusalem Une nouvelle attaque israélienne aurait eu lieu le 5 juillet dernier contre une base syrienne à côté du port de Lattaquié. Selon la chaîne américaine CNN, qui cite un responsable du Pentagone, l'aviation israélienne aurait lancé un raid nocturne contre un dépôt de missiles antinavires Yakhont, récemment livrés par la Russie au régime syrien.
D'après le magazine britannique Sunday Times, l'attaque aurait plutôt été menée par un sous-marin israélien de la classe Dolphin qui aurait tiré des missiles de croisière contre le dépôt. Les autorités syriennes ont rapporté que des explosions avaient eu lieu dans cette base après une attaque des rebelles de l'Armée syrienne libre. Un porte-parole de l'ASL a confirmé à l'agence Reuters que d'énormes explosions avaient été observées, et la présence de missiles sur la base navale de Safira, à côté du port de Lattaquié. Mais il a démenti que l'ASL soit à l'origine de l'attaque. «Il s'agit soit d'un raid aérien, soit de missiles tirés depuis des navires en mer», a déclaré le porte-parole, Qassem Saadeddine. Interrogé sur ces explosions, le ministre de la Défense israélien, Moshe Yaalon, s'est contenté de rappeler qu'Israël avait «tracé des lignes rouges, conformément à nos propres intérêts, et nous les faisons respecter.Il y a eu une attaque ou une explosion ici et là, des versions différentes sont données, mais comme d'habitude au Moyen-Orient, on nous considère toujours comme responsables».
Les missiles antinavires Yakhont font partie de la liste des systèmes d'armes sophistiqués qu'Israël ne veut voir à aucun prix livrés à la Syrie, par crainte que ceux-ci ne soient transférés dans les arsenaux du Hezbollah. D'une portée de trois cents kilomètres, ces engins permettraient à la Syrie ou au Hezbollah libanais de gêner sérieusement les opérations de la marine israélienne, mais aussi de menacer les plates-formes gazières au large d'Israël et le commerce maritime à destination du port d'Haïfa. Démentis et fuites En janvier 2013, l'aviation israélienne avait lancé plusieurs raids contre des convois transportant vers la frontière libanaise des missiles anti-aériens SA-17, un autre système d'armes qu'Israël considère comme susceptible d'altérer l'«équilibre stratégique» régional. Le 5 mai 2013, de nouvelles attaques aériennes avaient été lancées, cette fois contre des bases situées sur les hauteurs de Damas supposées abriter des dépôts de missiles balistiques M-600, autre composante de l'arsenal syrien qui inquiète Israël. Des sources américaines étaient déjà venues confirmer cette série de raids. Comme d'habitude dans ce genre d'affaires, le jeu des démentis et des fuites est compliqué.
Israël s'abstient systématiquement de tout commentaire sur ses actions contre la Syrie, notamment pour permettre à Damas de ne pas perdre la face et être obligé de riposter. Le régime Assad s'abstient depuis 1973 de toute action directe contre Israël. Faisant face depuis deux ans à une rébellion armée qui contrôle une bonne moitié du pays, le régime n'a aucune envie d'ajouter à ses problèmes une guerre contre Israël. Washington, qui coopère étroitement avec Israël, craint aussi de voir une escalade militaire impliquant l'Iran, l'autre partenaire de Damas.
Les fuites émanant du Pentagone sont peut-être d'origine individuelle, mais elles peuvent aussi mettre en garde Israël contre des actions militaires répétées en Syrie, susceptibles d'enclencher une escalade militaire régionale. Des combats opposent l'Armée syrienne libre à al-Qaida Des combats ont opposé samedi des rebelles de l'Armée syrienne libre à des djihadistes d'al-Qaida qui tentaient de mettre la main sur des armes appartenant à l'ASL dans le nord-ouest du pays. Ces affrontements interviennent alors que la tension monte entre l'ASL, la rébellion dite modérée, et les deux groupes radicaux affiliés à al-Qaida, le Front al-Nosra et surtout l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL).
Les enlèvements, meurtres et combats se sont multipliés dernièrement entre ces deux parties qui combattent tous deux le régime de Bachar el-Assad. Les combats ont éclaté à l'aube près de Ras al-Hosn, dans le nord de la province d'Idleb, lorsque «des combattants de l'EIIL ont tenté de s'emparer d'armes stockées dans des dépôts de l'ASL» dans la zone, a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). C'est dans cette même province frontalière avec la Turquie, par où ont transité nombre de djihadistes étrangers rejoignant la révolte, que des dizaines de rebelles de l'ASL ont été tués il y a quelques jours dans une bataille contre l'EIIL. (Avec AFP)
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