En définitive, les hommes du "réseau K" ont bien renoncé à l'exécution intégrale des engagements signés avec la DCN et la Sofresa.
"Je me suis engagé à arrêter les paiements aux intermédiaires du "réseau K" ", a précisé Michel Mazens au juge Van Ruymbeke, à savoir essentiellement M. Takieddine, qui était en première ligne (...) et à détruire les documents qui pouvaient lier l'Etat français à ce réseau." Ce n'est qu'au début de 1997 que les deux hommes d'affaires renoncèrent à leurs prétentions financières. Entre-temps, leurs avocats suisses avaient introduit une demande devant la Cour internationale d'arbitrage.
Pourtant, deux mois plus tard, l'affaire est réglée. Sans que l'on sache comment ni pourquoi, Takieddine et El-Assir ont fini par plier.
(Dix-sept ans) ont passé et une chape de plomb continue de peser sur cet incroyable thriller politico-financier. Questionné au printemps 2010 par les députés de la mission d'information sur l'attentat de 2002, ce dernier s'est dit étranger au traitement des intermédiaires comme au détail des contrats. Personne n'a dit qu'au milieu de sa déposition il a exigé une interruption en lâchant : "Ce sont des sujets où il arrive qu'on prenne une balle..." L'enquête est loin, très loin, de la bombe de Karachi. Elle est peut-être tout près d'une indicible vérité.
Le Point n°1994