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Une crise financière et économique : conséquences à moyen terme

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La crise financière de 2008 nous a été annoncée par les médias comme un mouvement cyclique de marchés parmi tant d'autres. Selon la doxa économique moderne, un redémarrage des marchés et de l'économie suivrait toujours la crise, quelle que soit la gravité. Or, lorsque l'on regarde de plus près l'état réel de la finance et l'économie, on voit bien que la situation est intenable.
     Le niveau de dette des pays occidentaux, États-Unis en tête, est important. Dans ce contexte, l'émission continue et accrue de monnaie fiduciaire va créer un effet d'inflation considérable. Les prix des biens importés - notamment des matières premières, gaz et pétrole en tête - vont augmenter, rendant plus chers les transports et le commerce en général. Les entreprises vont licencier. Le chômage pourra atteindre les 50% de la population active. Le pouvoir d'achat total des consommateurs baissera fortement. Les gouvernements vont probablement devoir choisir entre mesures d'austérité - impopulaires et ralentissant encore plus l'économie - et fuite en avant en s'endettant davantage.
     Très vite, les États-Unis, via leurs relais politiques en Europe et par l'influence des agences de notation, feront de plus en plus pression sur la zone euro pour que ce soient les pays européens qui soient les premiers mis en difficulté, alors que leur situation n'est pas pire que celle des États-Unis. De nombreux pays européens vont être mis sous tutelle, avec plans d'austérité sévères. Certains feront défaut et devront revenir à leur ancienne monnaie nationale. Tôt ou tard, ce seront les États-Unis eux-mêmes qui ne pourront plus aller de l'avant avec leur politique et devront admettre que leur dette ne pourra jamais être payée. La conséquence sera soit un défaut unilatéral avec nationalisation des banques et des industries stratégiques et création d'un nouveau dollar adossé à une sorte d'étalon or, soit un phénomène d'hyper-inflation avec l'euro et le dollar qui finiront pas ne plus être acceptée comme moyen de paiement. Dans tous les cas, l'économie réelle sera fortement impactée et le niveau de vie des Américains et des Européens va très rapidement et fortement baisser.
     L'Asie et la Chine ne seront pas épargnées par la chute de la consommation aux États-Unis et en Europe. La crise se répandra dans les pays du monde. Certains pays devront faire face au chômage de masse, et craindront des révoltes, voire des révolutions. D'un pays à l'autre, les effets pourront être très différents, allant d'un changement de pouvoir politique pacifique à la répression sanglante, ou encore à la mise en place de régimes populistes autoritaires avec nationalisation des entreprises et des biens

Le problème en Occident est que l'immense majorité ne travaille plus dans l'agriculture et l'artisanat et que même les industries ont été délocalisées. Il ne reste plus que des emplois de bureau et de petits services qui, tout comme bon nombre de professions juridiques et financières, n'auront plus aucune utilité. Si vous pensez que votre emploi est précaire aujourd'hui, attendez encore un peu ! 
     La forte immigration des quarante dernières années, y compris l'immigration illégale, a eu comme conséquence que toute une couche de métiers fondamentaux mais considérés - à tort - comme sous qualifiés, peu prestigieux ou sales - allant du nettoyage et entretien des infrastructures, à la restauration, aux transports et à la logistique, au travail manuel mécanique et de construction en passant par le personnel médical, la plomberie, l'électricité, les égouts... - est désormais constituée de personnes qui, en cas de crise grave et de tensions économiques, risquent fort de repartir dans leurs pays d'origine, privant l'économie de leur compétence et de leur capacité de travail. Ce sera le cas des Latino-Américains aux États-Unis, des Zfricains, des Indiens, des Pakistanais et des Européens de l'Est au Royaume-Uni, des Maghrébins et des Africains en France, en Belgique, aux Pays-Bas, en Italie, des Turcs en Allemagne, des Ukrainiens en Pologne, etc. On est tous l'étranger immigré de quelqu'un d'autre ! Une partie, déjà fauteurs de troubles en conditions économiques normales, risquent de causer de tels problèmes qu'ils vont soit prendre le pouvoir localement en tant que gangs ou mafias sur des régions et zones urbaines, soit être purement et simplement éliminés par d'autres gangs ou par des groupes de citoyens ne craignant plus les lois qui protègent les malhonnêtes. Le pronostic de tels troubles et mouvements migratoires futurs est très difficile à établir, d'autant qu'il dépend de conditions locales très variables. Un document confidentiel de la Commission européenne destiné à ses proches collaborateurs contient ce qui suit : "Nous nous attendons à une forte poussée d'inflation pour 2011, à une augmentation des taux d'intérêts directeurs et à un renchérissement massif des principales matières premières. La conjonction dans les pays membres d'un chômage accru et d'un démontage de l’État social renforcera les dangers de violences. A moyen terme, nous devons réduire la sécurité sociale à son minimum, même si cela devait provoquer des révoltes et de la violence." De même, un rapport de la CIA publié en mars 2011 met en garde le gouvernement contre "la possibilité de guerres civiles dans plusieurs pays de l'Union européenne qui, avec son taux important d'immigrés, est considérée comme faible et proche du déclin. Le risque de troubles augmente d'année en année, notamment par la criminalisation d'une marge de la population musulmane qui représente 70% des délinquants incarcérés en Espagne et France."

Piero San Giorgio, Survivre à l'effondrement économique

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