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La révolution nationale espagnole

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La très noble, la très loyale, l'impériale Tolède - dont Barrès disait de façon prophétique : "Elle s'effondrera avant que de se démentir," - Tolède s'était insurgée dès les premiers jours de la Révolution.
     L'ancienne capitale de l'Espagne était restée généralement fidèle aux idées nationales. Quand le Frente popular triompha, aux élections de février 1936, elle avait envoyé des députés modérés au Parlement. Mais l'agitation révolutionnaire commençait pourtant à s'y faire sentir, et des groupes d'ouvriers, affiliés aux divers partis marxistes, avaient naguère tenté d'y fomenter des troubles.
     Vers le mois de juillet, après de nombreux meetings, où leurs orateurs s'étaient efforcés de rallier les masses paysannes, Tolède semblait gagnée à son tour. 
     Quelques semaines avant le soulèvement du général Franco, des bagarres avaient éclaté dans la ville même, entre les Cadets de l’École militaire et des vendeurs de journaux extrémistes, à qui des ouvriers s'étaient joints. Une sorte d'émeute avait même failli éclater, ce jour-là.
     Pour punir les Cadets, le ministre de la Guerre Quiroga les délogea de l'Alcazar et les transféra au camp des Alijares, dont les hauteurs avoisinent la vieille citadelle. Le calme revint avec l'époque des examens, des vacances, et les Cadets avaient déjà, pour la plupart, quitté Tolède, au jour du soulèvement. 
     On l'attendait pourtant. Depuis l'assassinat du député monarchiste Calvo Sotelo, toute l'Espagne vivait dans l'attente angoissée de quelque chose... Elle sentait confusément que le salut ne pourrait venir que d'une levée générale contre les bandes marxistes qui faisaient partout régner la terreur.
     En moins de deux mois, du 15 février au 2 avril, sans que nul ne l'attaquât ou se défendît, le Front populaire espagnol avait répandu sur tout le pays des calamités dont voici le sinistre bilan : cent quatre-vingt-dix-huit incendies, dont 106 d'églises, parmi lesquelles 50 furent détruites ; cent soixante-neuf émeutes, 39 fusillades, 85 agressions qui firent 345 blessés et 74 tués. 
     Voilà ce que Calvo Sotelo avait dénoncé à la tribune des Cortès, avec tous les documents justificatifs à l'appui. L'homme qui avait établi un tel compte avait signé son arrêt de mort. Quelques semaines plus tard, des policiers venaient, un soir, le chercher à son domicile, et l'on retrouvait, le lendemain, dans un cimetière de Madrid son cadavre défiguré. 
     Mais le meurtre de Calvo Sotelo, en faisant tomber les illusions de ceux qui en gardaient encore, allait hâter la rébellion, lever les derniers scrupules du général Franco, son ami, le décider à ne plus attendre pour passer à  l'action et pour prendre les armes.
     Le 16 juillet au soir, quittant les îles Canaries, dont on l'a nommé gouverneur pour le tenir comme en exil, le général Franco rentre par avion au Maroc où sa popularité est grande. Dès le lendemain, le mouvement insurrectionnel est déclenché. 
     Le 18, les premières troupes débarquent au sud de l'Espagne, prennent Algésiras, marchent sur Séville la Rouge, dont le général Queipo de Llano, avec cent cinquante hommes, s'est par miracle rendu maître ; puis, sans attendre les renforts, elles décident de gagner Madrid.
     Le général Mola, de son côté, a pris le commandement des insurgés du Nord et poussé en même temps son avant-garde sur Somosierra. Presque toute l'armée s'est ainsi rangée aux côtés des vengeurs de Calvo Sotelo.

Robert Brasillach et Henri Massis, Les Cadets de l'Alcazar

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