A Paris, il n’y aura pas d’espace spécifique dédié en hommage aux militaires français tombés en Afghanistan
A l’initiative des conseillers du XVIe arrondissement de la capitale, emmenés par Claude Goasguen, un vœu a été déposé lors du dernier Conseil du Paris afin que soit dédié un espace spécifique dédié à la mémoire des militaires français tués en Afghanistan depuis 2001.“Considérant que nos 88 soldats tombés au combat (…) méritent une hommage et une reconnaissance dignes de ce nom, Considérant que Paris (…) ne peut rester indifférente aux multiples demandes des familles des victimes, du ministère de la Défense et des soldats qui servent nos couleurs”, il est proposé que “la ville de Paris rende hommage aux 88 soldats français morts en Afghanistan, en leur dédiant un espace public de la capitale” peut-on lire dans le vœu soumis au vote.
Seulement, cette initiative n’a pas été adoptée par le Conseil de Paris…
Chargée de la mémoire et du monde combattant au sein de l’équipe municipale, Mme Catherine Vieu-Charier (Groupe communiste et élus du parti de gauche) a fait valoir que le monument qui devrait être bientôt érigé à la mémoire de tous les militaires français tués lors d’opérations extérieures “pourra répondre totalement à l’objet” du vœu déposé.
La position du groupe Europe Ecologie / Les Verts et apparentés (EELVA) a été défendue par son président, Sylvain Garrel, lequel s’était mis en avant, l’an passé, en dénonçant “idéologie” véhiculée par le 1er Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa), et plus généralement les traditions des Troupes de Marine.
Ainsi, les conseillers écologistes ont voté contre le vœu déposé par les élus du XVIe arrondissement.
“Je rappelle simplement qu’il y a effectivement eu 88 soldats français qui sont morts en Afghanistan. C’est bien triste pour eux et leurs familles mais qu’il y a eu aussi 120.000 civils afghans morts depuis que nous avons déclenché la guerre en Afghanistan” a-t-il déclaré.
Et d’ajouter : “Je pense que si l’on devait construire des monuments, il faudrait aussi penser à ces 120.000 personnes qui, pour la plupart, n’avaient rien demandé et qui ont été tuées à cause d’une guerre que nous avons déclarée à leur pays.”
Pour rappel, la France n’a jamais déclaré la guerre à l’Afghanistan, pays qu’elle aide par ailleurs à reconstruire.
Si cela avait été le cas, il aurait été beaucoup plus simple pour accorder aux militaires français le bénéfice de la campagne double !
Enfin, selon les statistiques des Nations unies, environ trois quarts des victimes civiles de conflit sont le fait des insurgés afghans.
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