« Ça ne va pas trop rigoler pour vous à Wandsworth, les gars, renchérit le gros. Vous avez intérêt à préparer votre cul, parce qu’ils n’aiment pas trop les hooligans là-bas. D’ici à ce que vous sortiez, ce soir, vous marcherez en vous trémoussant. Et vous chierez dans votre froc, quelque chose de pas joli. »
Un branleur, cent pour cent. Quoi croit-il tromper ? Ce n’est pas parce qu’un mec se fait coffrer qu’il devient pédé. Il sait bien qu’il raconte des conneries, mais il faut qu’il essaie quand même. Ça fait partie de son raisonnement. De toutes ces conneries qu’il a apprises à Hendon, quand il faisait ses classes. Il répète ces absurdités que les mecs de gauche à la mode aiment bien faire circuler. Celles selon lesquelles tout le monde serait pédé, au fond. Ils adorent ça, ces enfoirés, avec leurs fringues dégueulasses. Ils prennent leurs désirs pour des réalités. Leur univers tourne autour du trou du cul des mecs. Ils font la leçon à tout le pays sur les droits des pédales, sur le fait qu’enculer un copain est un truc bien naturel, et utilisent l’homosexualité en prison pour essayer de prouver leur truc. Si ce n’est pas si important, comme ils le disent à la télé, dans ces émissions de la nuit, en se tapant dans les dos les uns les autres, avec l’air de prendre ça froidement, pourquoi continuer à délirer comme si c’était exceptionnel ?
Finalement, ces connards ne savent rien de la réalité des choses. Ils prennent leur bout de papier, et vas-y. Ils ont des boulots peinards, et s’installent dans les studios de télé pour continuer à donner leurs leçons. Du berceau à la tombe. C’est pour ça qu’aujourd’hui, personne ne veut plus entendre parler des travaillistes à Londres. Ils feraient mieux de relever leurs manches et de se salir un peu les mains. De suer un peu. Mais une vraie bonne journée de boulot, ça les tuerait. C’est le genre de branleurs qui se lavent les mains après avoir pissé, et jamais avant.
« Eh Bob, on emmène ces pourris au poste, lance le gros au conducteur, en fermant la portière arrière. Il me faut une tasse de café et un petit pain au fromage. J’ai faim, alors tu te magnes, d’accord ? »
Le car démarre, et nous voilà en train de nous faufiler dans la circulation direction le commissariat de Fulham. J’y suis déjà allé. Je me souviens d’un match contre West Ham. Je me suis fait choper quand West Ham a débarqué dans le pub où on était en train de boire. Ça a pété là, juste à la porte. J’étais tranquillement en train de picoler, sans ennuyer personne, et tout d’un coup, les portes s’ouvrent à toute volée, et une bande déboule là-dedans, en sautant dans tous les sens comme des pantins. Je me retourne, et j’étais encore en train de siffloter « Bubbles » dans ma tête quand ce con me chope en pleine bouche. J’ai eu un trou, l’espace d’une seconde, j’étais incapable de réagir. Le pub était bondé de gars de Chelsea, et West Ham n’était pas là depuis cinq secondes qu’on les sortait à coups de bouteilles, de verres, de chaises et de tables. Ils ont giclé aussi vite qu’ils étaient entrés, et les flics les ont remplacés. Ils ont foncé avec leurs matraques, et j’ai été de ceux qui n’ont pas eu de bol. Le flic qui m’a chopé a simplement attrapé le mec qui était à sa portée. Comme l’autre, tout à l’heure.
Ça craignait au poste, West Ham semait le bordel dans toute la boutique. Les cellules étaient vraiment pleines, et les flics s’en donnaient à cœur joie, nous répétant qu’ils allaient nous transférer à Wandsworth, mais pas du tout. Une fois au commissariat, ils nous ont mis dans un car cellulaire. On est restés là deux heures. Enterrés vivants, carrément. La moitié d’entre nous avait besoin de pisser, et les gars ne cessaient de demander l’autorisation, mais les flics se marraient comme des cons qu’ils sont, et nous disaient qu’on prendrait une raclée si on se pissait dessus. Ils étaient trois, assis à l’avant, à raconter des histoires. Celui qui avait la plus grande gueule racontait comment il avait arrêté une pédale dans les toilettes, et que le mec ne voulait pas entrer dans la cellule, parce qu’il ne supportait pas les espaces clos. Il lui avait promis qu’il ne fermerait pas la porte. Le pédé entre, et vlan, il lui claque la porte dans le dos. Il disait que le mec hurlait, qu’il a failli devenir cinglé quand il a tourné la clef. Qu’il avait l’écume aux lèvres, comme s’il avait chopé la rage. Le flic se marrait, il l’a laissé comme ça. Il y a eu quelques rires dans le car cellulaire. Les flics ont apprécié. C’était une marque de solidarité.
Un branleur, cent pour cent. Quoi croit-il tromper ? Ce n’est pas parce qu’un mec se fait coffrer qu’il devient pédé. Il sait bien qu’il raconte des conneries, mais il faut qu’il essaie quand même. Ça fait partie de son raisonnement. De toutes ces conneries qu’il a apprises à Hendon, quand il faisait ses classes. Il répète ces absurdités que les mecs de gauche à la mode aiment bien faire circuler. Celles selon lesquelles tout le monde serait pédé, au fond. Ils adorent ça, ces enfoirés, avec leurs fringues dégueulasses. Ils prennent leurs désirs pour des réalités. Leur univers tourne autour du trou du cul des mecs. Ils font la leçon à tout le pays sur les droits des pédales, sur le fait qu’enculer un copain est un truc bien naturel, et utilisent l’homosexualité en prison pour essayer de prouver leur truc. Si ce n’est pas si important, comme ils le disent à la télé, dans ces émissions de la nuit, en se tapant dans les dos les uns les autres, avec l’air de prendre ça froidement, pourquoi continuer à délirer comme si c’était exceptionnel ?
Finalement, ces connards ne savent rien de la réalité des choses. Ils prennent leur bout de papier, et vas-y. Ils ont des boulots peinards, et s’installent dans les studios de télé pour continuer à donner leurs leçons. Du berceau à la tombe. C’est pour ça qu’aujourd’hui, personne ne veut plus entendre parler des travaillistes à Londres. Ils feraient mieux de relever leurs manches et de se salir un peu les mains. De suer un peu. Mais une vraie bonne journée de boulot, ça les tuerait. C’est le genre de branleurs qui se lavent les mains après avoir pissé, et jamais avant.
« Eh Bob, on emmène ces pourris au poste, lance le gros au conducteur, en fermant la portière arrière. Il me faut une tasse de café et un petit pain au fromage. J’ai faim, alors tu te magnes, d’accord ? »
Le car démarre, et nous voilà en train de nous faufiler dans la circulation direction le commissariat de Fulham. J’y suis déjà allé. Je me souviens d’un match contre West Ham. Je me suis fait choper quand West Ham a débarqué dans le pub où on était en train de boire. Ça a pété là, juste à la porte. J’étais tranquillement en train de picoler, sans ennuyer personne, et tout d’un coup, les portes s’ouvrent à toute volée, et une bande déboule là-dedans, en sautant dans tous les sens comme des pantins. Je me retourne, et j’étais encore en train de siffloter « Bubbles » dans ma tête quand ce con me chope en pleine bouche. J’ai eu un trou, l’espace d’une seconde, j’étais incapable de réagir. Le pub était bondé de gars de Chelsea, et West Ham n’était pas là depuis cinq secondes qu’on les sortait à coups de bouteilles, de verres, de chaises et de tables. Ils ont giclé aussi vite qu’ils étaient entrés, et les flics les ont remplacés. Ils ont foncé avec leurs matraques, et j’ai été de ceux qui n’ont pas eu de bol. Le flic qui m’a chopé a simplement attrapé le mec qui était à sa portée. Comme l’autre, tout à l’heure.
Ça craignait au poste, West Ham semait le bordel dans toute la boutique. Les cellules étaient vraiment pleines, et les flics s’en donnaient à cœur joie, nous répétant qu’ils allaient nous transférer à Wandsworth, mais pas du tout. Une fois au commissariat, ils nous ont mis dans un car cellulaire. On est restés là deux heures. Enterrés vivants, carrément. La moitié d’entre nous avait besoin de pisser, et les gars ne cessaient de demander l’autorisation, mais les flics se marraient comme des cons qu’ils sont, et nous disaient qu’on prendrait une raclée si on se pissait dessus. Ils étaient trois, assis à l’avant, à raconter des histoires. Celui qui avait la plus grande gueule racontait comment il avait arrêté une pédale dans les toilettes, et que le mec ne voulait pas entrer dans la cellule, parce qu’il ne supportait pas les espaces clos. Il lui avait promis qu’il ne fermerait pas la porte. Le pédé entre, et vlan, il lui claque la porte dans le dos. Il disait que le mec hurlait, qu’il a failli devenir cinglé quand il a tourné la clef. Qu’il avait l’écume aux lèvres, comme s’il avait chopé la rage. Le flic se marrait, il l’a laissé comme ça. Il y a eu quelques rires dans le car cellulaire. Les flics ont apprécié. C’était une marque de solidarité.
« Qu’est-ce que tu regardes, connard de négro ? » Le gros s’énerve un peu sur le nègre de City. « Tu n’as qu’à pas te ramener ici et semer ta merde dans le quartier des Blancs. Il fallait rester chez toi, à Moss Side, avec ta drogue et tes putes. »
John King, Football Factory