Glorification du Troisième Reich ou travail de mémoire ? La restauration d'un des hauts lieux du nazisme – le centre des congrès de Nuremberg, le Reichsparteitagsgelände – pose question. Dans les années trente, ce gigantesque bâtiment accueillait les plus grands rassemblements de l'Allemagne nazie.
Construit en 1933, il a été transformé en mémorial et accueille désormais une exposition permanente, consacrée à l'histoire du nazisme. Un bâtiment qui s'étend sur 11 km2, et qui tombe aujourd'hui en ruine, faute de n'avoir jamais été rénové.
Face aux risques d'accidents – le site est visité par 200 000 personnes chaque année – 70 millions d'euros seront injectés dans la rénovation de ce "lieu de mémoire international", a déclaré le maire de Nuremberg au journal allemand Süddeutsche Zeitung. Avant de s'empresser d'ajouter, pour faire taire la polémique : "Il ne s'agit pas de l'embellir."
Le site avait été partiellement détruit en 1966, lorsque l'Allemagne était aux prises avec son identité, raconte le site Gizmodo. Mais, par crainte d'une "mythification" du Troisième Reich, la politique de destruction avait été abandonnée.
Mais le débat, qui touche à l'identité de l'Allemagne, reste ouvert. Si certains craignent que la rénovation d'un tel symbole du nazisme n'envoie un mauvais message aux nouvelles générations, d'autres voix font en revanche valoir le devoir de mémoire.
La même question devrait rapidement se poser pour d'autres lieux, à l'image de la station balnéaire de Prora. Ce gigantesque complexe, sur le littoral de la mer Baltique, avait été aménagé et bétonné par les nazis. Déserté, ce site symbolique attire aujourd’hui les investisseurs.
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