Le milliardaire américain prend une nouvelle fois la défense de la population rom. Dans les colonnes du quotidien britannique The Guardian, il fait valoir son importance au sein de la main d’œuvre européenne.
Intégrer davantage les Roms est une nécessité, même d'un point de vue très pragmatique. Ainsi pourrait se résumer la position de George Soros, qu'il développe dans une tribune publiée le 26 novembre dans le quotidien britannique The Guardian et intitulée "l'Europe a besoin d'une classe ouvrière rom".
Défenseur de la communauté rom depuis de longues années, notamment à travers l'ONG Roma Education Fund, le milliardaire américain d'origine hongroise utilise cette fois un argument économique. Il met en avant leur nombre - 10 millions environ - et surtout leur poids dans la population, principalement dans quatre pays de l'Est: la Roumanie, la Slovaquie, la Bulgarie et la Hongrie. Dans ces pays, les Roms représenteraient 20% de la population entrante sur le marché du travail.
"Aucun groupe n'a été frappé aussi durement que les Roms"
Le philanthrope observe: "A travers l'Europe, des millions de personnes souffrent du chômage et de la perspective d'une longue période de stagnation. Mais aucun groupe n'a été frappé aussi durement que les Roms (...) Ce qui est vraiment choquant c'est que leurs conditions de vie se sont détériorées (...) l'attitude de la majorité de la population est devenue plus hostile à peu près partout en Europe."
L'intégration par le travail, une "solution durable"
Marginalisés, les Roms n'auraient pas suffisamment accès au marché du travail, ce qui renforcerait encore plus leur mise à l'écart. Aussi, le milliardaire préconise-t-il non seulement une intégration par l'éducation mais aussi par l'ouverture du marché du travail, par exemple avec des programmes spécifiques comme des stages. Et de conclure: "Soyons honnête: il y a un problème rom en Europe, et il empire (...) Les Roms doivent aussi pouvoir trouver du travail. Une solution durable requiert de l'Europe qu'elle construise une classe ouvrière rom".
Cette nouvelle tribune est publiée quelques semaines après l'expulsion de Leonarda Dibrani, jeune rom arrêtée par la police française devant ses camarades de classe. Une affaire qui a exacerbé les divisions politiques en France et dans le reste de l'Europe au sujet de la place des Roms dans l'UE.
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