Toutes les autorités civiles et religieuses expriment leur indignation. Personne n’est désigné dans l’article de ce jour du Midi Libre, que me signale un lecteur (merci D. G. !), mais deux phrases du vicaire général pointent – sans qu’il l’aie voulu sans doute… – vers les responsables de cette profanation et de cet incendie criminel : il ne faut pas « stigmatiser qui que ce soit » (formule code que tous les lecteurs de L’Obs comprendront…) et « les choses se passent bien entre les grandes traditions religieuses » ! Pas besoin de sous-titres : on comprend parfaitement la version originale.
Survenu vers 3 h du matin dans la nuit de dimanche à lundi, l’incendie criminel de la chapelle Saint-Vincent-de-Paul, dans le quartier Ozanam, a suscité une réprobation générale des pouvoirs publics et des autorités religieuses, ce lundi après-midi. Venu sur place, tout comme le sous-préfet de Limoux Sébastien Lanoye, le député-maire Jean-Claude Pérez a ainsi condamné « un acte scandaleux et [i]ntolérable qui empêche tout citoyen d’exercer sa croyance ». Même ton adopté par le représentant de l’État, qui a signifié « l’indignation du préfet face à cet incendie aussi lâche que stupide », qualifiant l’incendie criminel « d’acte inexcusable » et d’ «attaque indigne ». Le vicaire général [du diocèse de Toulouse] Luc Caraguel, représentant l’évêque Mgr Planet, assurait lui être évidemment « choqué » au regard des dégâts constatés après l’incendie : « Nous pensions initialement qu’il s’agissait d’un acte de vandalisme. Mais seuls les objets liturgiques, avec les livres, les vêtements, le calice ou la croix ont été détruits par le feu, au cœur de la sacristie. » Triste constat, que le vicaire complétait d’un vœu de « garder la tête froide, et de ne pas stigmatiser qui que ce soit. » Rappelant au passage que « les choses se passent bien entre les grandes traditions religieuses ». Soulignant une dernière fois l’ «acte symbolique épouvantable » que représentait ce geste, le député-maire avançait l’idée, « une fois l’enquête terminée, de célébrer une messe de réconciliation [c’est à l’évêque de la décider pas au député-maire !], pour bien montrer que les lieux de culte sont à préserver. Et que rien ni personne n’empêchera la liberté de penser ». L’enquête, confiée au commissariat de Carcassonne, débute tout juste, avec l’incontournable enquête de voisinage, mais aussi des prélèvements opérés dans une église qui restera fermée jusqu’à nouvel ordre. -
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