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Michel Rocard cloue les écoles de commerce au pilori

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Pour l’ancien Premier ministre, ce n’est pas à HEC, que François Hollande a pu apprendre comment comprendre la crise. Il considère les formations des business schools trop étriquées. 

«L’enseignement donné à nos étudiants en école de commerce ne leur permet pas de comprendre la crise», a tranché Michel Rocard ,dans un entretien sévère, accordé au journal Libération .A 82 ans, l’ancien premier ministre a distribué les claques hier, persiflant notamment sur le passage de François Hollande à HEC .Une formation trop concentrée sur la «micro-économie» pour comprendre les remous actuels. 
À demi-mots, Michel Rocard a regretté que l’on forme des comptables plus que des visionnaires. Directeur d’HEC, Bernard Ramanantsoa s’est fait philosophe pour contrer les critiques: «Le propre d’une crise, c’est qu’on ne la comprend pas». 
Par ailleurs, HEC enseigne tout aussi bien la microéconomie que la macroéconomie. La première étudie les comportements économiques individuels (les entreprises, les consommateurs…), la seconde s’intéresse aux phénomènes économiques globaux (l’inflation, le chômage, la croissance…). 
«90 % de nos étudiants ont suivi des cours de macroéconomie en classe prépa, assure M. Ramanantsoa. Puis des cours d’économie obligatoires en 1ère année, des cours optionnels en 2ème année, sans parler des nombreux économistes que nous invitons ou des échanges internationaux se déroulant souvent dans des universités enseignant la macroéconomie»

«Les écoles de commerce répondent à un marché» 
Relancé par Michel Rocard, le débat sur l’utilité des écoles de commerce et leur capacité à former des dirigeants n’est pas nouveau. «Les écoles de commerce en France forment avant tout des gens capables de gérer le quotidien des entreprises, mais pas à comprendre le système», analyse Élisabeth Laville, ancienne d’HEC et fondatrice du cabinet de conseil Utopies. Contrairement aux États-Unis, par exemple, les écoles de commerce françaises sont séparées des universités ,où les disciplines macroéconomiques sont enseignées. Former des économistes n’est donc pas forcément leur rôle. 
«Les grandes écoles de commerce répondent à un marché, elles produisent ce que les entreprises veulent qu’elles produisent, et en l’occurrence ce sont des gens capables de gérer l’immédiat et les problèmes microéconomiques, pas de prévoir les crises», reconnaît Mme Laville. Une efficacité à court terme... contestée en temps de crise!

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