Non. Il reste et restera du pétrole, peut-être plus que tout ce qui a été consommé jusqu'à présent, mais celui qui reste est de moins en moins facile à extraire. Et donc de plus en plus coûteux.
C'est la fin du pétrole bon marché.
Le renchérissement des prix conduira à concentrer l'utilisation du pétrole sur les usages à forte valeur ajoutée, comme les secteurs des transports et de la chimie. L'industrie aéronautique s'en trouvera atteinte la première, et de plein fouet, de même que toutes les activités reposant sur des chaînes logistiques longues. Il ne sera plus question de poissons pêchés au large du Chili ou d'Islande, vidés au Maroc et que l'on consomme au Japon. Finis, les raisins d'Afrique du Sud au printemps, les haricots du Kenya, les dattes de Californie ! L'effet sur les transports individuels sera considérable au point de remettre en question le modèle d'urbanisation des villes occidentales. De nombreuses usines qui avaient été délocalisées seront rapatriées, les chaînes de distribution, dépendantes du transport routier, devront être entièrement repensées.
Plus rien ne sera comme avant.
Piero San Giorgio, Survivre à l'effondrement économique