Le site Internet Mediapart affirme que le ministre délégué au Budget a détenu jusqu'en 2010 «un compte bancaire non déclaré» en Suisse. L'intéressé évoque des «propos diffamatoires» et compte apporter les preuves de son innocence.
Dans la tourmente, Jérôme Cahuzac contre-attaque. Selon Mediapart (lien payant), le ministre du Budget a détenu «pendant de longues années» un compte «non déclaré» à la banque suisse UBS. Des accusations «délirantes», assure l'intéressé, qui compte porter plainte en diffamation contre le journal en ligne. «Je n'ai jamais disposé d'un compte en Suisse ou ailleurs à l'étranger. Jamais», a fermement démenti le ministre dans un communiqué.
Mercredi matin, Mediapart maintient ses accusations, assurant disposer de «preuves matérielles» et de nombreux témoignages. Selon le journal, le compte aurait été fermé par Jérôme Cahuzac début 2010, «quelques jours avant qu'il ne devienne président de la commission des finances de l'Assemblée nationale». «Les avoirs auraient été ensuite déplacés vers un autre paradis fiscal», «à l'UBS de Singapour par le truchement d'un complexe montage financier offshore», précise Fabrice Arfi, l'auteur de l'article, citant «des sources informées du dossier».
Quelles sont les sources du site Internet? Mediapart s'appuie notamment sur les déclarations d'un ancien inspecteur du fisc du Lot-et-Garonne, Rémy Garnier. Dans un mémoire adressé en 2008 à sa hiérarchie, il évoque «un compte bancaire à numéro en Suisse» ouvert, selon lui, par Jérôme Cahuzac. Une source jugée peu crédible par l'avocat du ministre: «Il est en délicatesse avec son administration, et connu dans la région (...) parce qu'il accuse beaucoup de gens», a indiqué Me Gilles Auguste sur Europe 1. Selon Mediapart, Rémy Garnier, poursuivi par sa hiérarchie pour avoir consulté «sans raison apparente» le dossier fiscal de Jérôme Cahuzac, a par la suite été sanctionné d'un «avertissement», qu'il conteste devant la justice administrative.
Mercredi matin, Mediapart maintient ses accusations, assurant disposer de «preuves matérielles» et de nombreux témoignages. Selon le journal, le compte aurait été fermé par Jérôme Cahuzac début 2010, «quelques jours avant qu'il ne devienne président de la commission des finances de l'Assemblée nationale». «Les avoirs auraient été ensuite déplacés vers un autre paradis fiscal», «à l'UBS de Singapour par le truchement d'un complexe montage financier offshore», précise Fabrice Arfi, l'auteur de l'article, citant «des sources informées du dossier».
Quelles sont les sources du site Internet? Mediapart s'appuie notamment sur les déclarations d'un ancien inspecteur du fisc du Lot-et-Garonne, Rémy Garnier. Dans un mémoire adressé en 2008 à sa hiérarchie, il évoque «un compte bancaire à numéro en Suisse» ouvert, selon lui, par Jérôme Cahuzac. Une source jugée peu crédible par l'avocat du ministre: «Il est en délicatesse avec son administration, et connu dans la région (...) parce qu'il accuse beaucoup de gens», a indiqué Me Gilles Auguste sur Europe 1. Selon Mediapart, Rémy Garnier, poursuivi par sa hiérarchie pour avoir consulté «sans raison apparente» le dossier fiscal de Jérôme Cahuzac, a par la suite été sanctionné d'un «avertissement», qu'il conteste devant la justice administrative.
Une affaire politiquement explosive
Dans son rapport, l'inspecteur des impôts assurerait que le ministre possède une villa à Marrakech et une résidence à La Baule. «Pourquoi pas une hacienda au Mexique?», a ironisé son avocat, démentant ces informations. Le document mettrait également en cause les modalités de financement de l'appartement parisien acquis en 1994 par Jérôme Cahuzac. «Ce qu'a écrit Mediapartest factuellement inexact», a rétorqué sur RTL le ministre, qui compte publier sur son blog le plan de financement de cet appartement, acquis selon lui grâce à un prêt et un apport personnel.
Si le ministre semble sûr de son fait, l'affaire pourrait devenir politiquement explosive. Car elle éclate en plein examen du troisième collectif budgétaire, qui comporte un volet important sur la lutte contre la fraude fiscale. L'opposition, elle-même confrontée sous le mandat de Nicolas Sarkozy aux accusations de Mediapart, reste pour le moment relativement prudente. «Il faut que Jérôme Cahuzac dissipe les choses. On ne peut pas avoir le soupçon qu'il se soit soustrait à la solidarité nationale», a simplement exigé mercredi matin le député filloniste Laurent Wauquiez.
De son côté, l'entourage de Jérôme Cahuzac balaye sans ménagement les accusations de Médiapart. «Je ne le vois pas se livrer à ce genre de chose», explique le député socialiste Christophe Caresche dans Le Parisien. «Il m'a certifié que, tout ça, c'était des conneries» [sic], renchérit son ami Jean Glavany. «Il est très touché. Mais il est comme un boxeur, déjà prêt à rendre les coups».
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