Le budget 2013 du gouvernement français porte le niveau des prélèvements obligatoires à 44,9% du PIB en 2012 et 46,3% en 2013, contre 42,9% en 2010. Une tendance à rebours des autres pays qui fait de la France la numéro deux mondiale des impôts. L'Hexagone n'est plus devancé que par le Danemark qui affichait pour 2010 une charge fiscale de 48,2%, selon l'OCDE. Elle a même dépassé la Suède (44,2% du PIB en 2012), où le gouvernement conservateur vient d'annoncer de nouvelles baisses d'impôt pour les entreprises et les retraites afin de relancer la croissance. En 2010, dernière où l'on dispose de statistiques comparées de l'OCDE et d'Eurostat, la France prélevait déjà plus d'impôts que la Finlande, la Norvège et l'Allemagne, mais moins que la Belgique (43,8%), l'Italie (43%) avec une moyenne pour l'Union européenne qui se situe à 38,4%. Dans les pays nordiques, traditionnellement très taxés pour financer l’État-providence, la tendance est nettement à la baisse des prélèvements obligatoires, même au Danemark, où le taux culminait à 49,4% en 2000.
A noter que la France a connu une baisse continue de son taux de prélèvements obligatoires jusqu'en 2009, lorsque la crise financière a éclaté. A cette époque-là, la plupart des pays étaient sur la voie de l'allégement fiscal. C'était avant que n'éclate la crise de la dette en zone euro qui contraint les États à réduire les déficits. En matière fiscale, plusieurs pays, surtout ceux sous assistance internationale, ont opté pour le relèvement de la TVA. En France, l'ancien président Nicolas Sarkozy, après avoir renforcé le bouclier fiscal en 2007, a réaugmenté les impôts en 2011.
Cela dit, en matière d'impôt sur le revenu, le niveau imposé dans l'Hexagone est loin d'être le plus imposé : il est de 46,7% en 2011, selon l'OCDE, contre 47,5% en Allemagne, 50% au Royaume-Uni et au Japon et 56,6% en Suède, le plus haut des économies développées. En revanche, les entreprises françaises sont les deuxièmes plus taxées de l'OCDE, avec un taux d'impôt sur les sociétés à 34,4%, au 1er janvier 2012, juste devancé par le Japon (40%), contre 12,5% en Irlande - taux le plus bas -, et 30,2% outre-Rhin.
la décomposition des recettes fiscales montre par ailleurs le poids écrasant des cotisations sociales. Elles pèsent 39,3% contre 3,5% pour l'impôt sur les sociétés, 25,1% de taxes sur la consommation et 17,2% d'impôts sur le revenu. L'Allemagne, par comparaison, a un régime où l'impôt sur le revenu et la taxe à la consommation sont plus importants qu'en France. Le rééquilibrage au profit des Allemands provient notamment d'une taxation plus légère sur le patrimoine : 0,4% du PIB en 2010 contre 3,4% en France.
Le Figaro N° 21 201